
Le Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a pris la décision de maintenir le taux directeur inchangé à 8%.
Cette décision fait suite à une évaluation approfondie des développements économiques récents à l’échelle nationale et internationale, ainsi que des perspectives concernant l’inflation à moyen terme.
A l’échelle internationale, bien que le rythme d’augmentation des prix à la consommation ait ralenti ces derniers mois, il reste globalement modéré. Les prévisions actuelles indiquent une progression lente de l’inflation vers les objectifs des banques centrales, influencée par les pressions à la hausse sur les prix des produits de base et des matières premières, selon un communiqué de la BCT.
Sur le plan national, l’économie a enregistré une légère croissance de 0,2% en glissement annuel au premier trimestre 2024. Les indicateurs récents suggèrent un redressement graduel au deuxième trimestre, porté par la reprise dans le secteur agricole et la dynamique croissante des services.
Le déficit courant s’est significativement réduit à -1.581 milliards de dinars tunisiens (-0,9% du PIB) pour les cinq premiers mois de 2024, comparé à -3.596 milliards de dinars tunisiens (-2,3% du PIB) à la même période l’an dernier. Cette amélioration reflète principalement la contraction du déficit commercial, soutenue par la performance positive du secteur oléicole, bien que le déficit énergétique continue de peser sur la balance commerciale.
Les réserves de change ont également progressé pour atteindre 23.620 milliards de dinars tunisiens (équivalant à 108 jours d’importation) au 19 juin 2024, contre 22.728 milliards de dinars tunisiens (98 jours d’importation) un an auparavant.
En ce qui concerne l’inflation, le taux s’est stabilisé à 7,2% en glissement annuel en mai 2024, marquant une légère baisse par rapport aux 9,6% enregistrés un an plus tôt. Cette modération est attribuée à une détente de l’inflation sous-jacente, bien que les prix des produits alimentaires frais aient connu une accélération. Les perspectives pour l’inflation prévoient une diminution progressive, bien que des risques haussiers subsistent à court et moyen terme, notamment en raison de l’augmentation potentielle des prix internationaux des produits de base et de l’énergie, exacerbés par des tensions géopolitiques et des défis environnementaux.
Le Conseil d’Administration a souligné la nécessité de rester prudent et patient face aux risques entourant l’évolution future de l’inflation, tout en soutenant le processus de convergence vers des niveaux d’inflation soutenables. Ainsi, la décision de maintenir le taux directeur à 8% a été prise dans ce contexte économique et financier complexe.