
La digitalisation des services juridiques devient incontournable, « Juridoc » s’impose comme une LegalTech de référence, née en Tunisie, mais déjà résolument tournée vers l’international. À l’occasion d’une levée de fonds stratégique et d’un nouveau cap de développement vers l’Afrique de l’Ouest et le Moyen-Orient, son Directeur Général revient pour nous sur les origines de « Juridoc », les étapes clés de son expansion, les ambitions nourries par l’intelligence artificielle, et les défis à venir pour répondre aux besoins croissants des professionnels du droit et du chiffre.
Interview avec Kais Assali, Directeur Général de la Société «Juridoc»
Pourriez-vous revenir sur la genèse de « Juridoc »? Quelles ont été les grandes étapes de son évolution et les moments décisifs qui ont marqué son développement jusqu’à aujourd’hui?
L’aventure JURIDOC fait partie d’une idée toute simple pour répondre à une problématique majeure qui est: «Comment trouver les documents juridiques à jour, à portée de main et via un outil simple pour exploiter toute cette data». Notre réponse a pris la forme d’un guichet unique de la documentation juridique en Tunisie adressé aux professionnels du droit et du chiffre. Dès sa création, notre entreprise a obtenu le label Startup et a su gagner la confiance de milliers d’utilisateurs avocats, juristes, Expert-Comptable, Comptables, DAF… toute personne en entreprises qui se réfère aux textes juridiques et réglementaires dans son travail au quotidien. Les ambitions de JURIDOC ont vite grandi pour avoir une envergure régionale avec une 1ère implantation au Sénégal en adoptant une approche inédite couplant le droit sénégalais avec la réglementation OHADA, CEDEAO, UMEOA. Le Sénégal n’est pas une destination finale, mais bien un point de départ pour une couverture régionale.
Vous venez de boucler une levée de fonds, menée par “216 capital” et “Go Big Partners”, pour soutenir le développement de « Juridoc ». Quels étaient les objectifs principaux de ce tour de table et comment ces fonds vont-ils être déployés?
Les ambitions sont grandes et le rythme d’avancement se doit d’être accéléré. Jusque-là le développement de JURIDOC s’est fait en fonds propres, nous avons besoin d’accélérer tout ça et c’était l’objectif du tour de table auquel ont pris part “Go Big Partners” et “216 capital”. Cette levée de fonds va contribuer à nous déployer sur 2 pays : l’Arabie Saoudite et la Côte d’Ivoire et en partie aussi développer des briques fonctionnelles à notre moteur d’Intelligence Artificielle. Notre ambition est de devenir un acteur majeur de la LegalTech dans la région et cette volonté a besoin de moyens pour un déploiement rapide. Nous sommes convaincues que notre projet a prouvé sa légitimité et intéresse fortement les investisseurs portant cette même vision.
Vous avez fait le choix d’internationaliser vos activités. Cette décision résulte-t-elle d’une limite du marché local ou plutôt d’une volonté de capter les opportunités offertes par le marché international ?
Le marché local est très intéressant et à fort, mais restera toujours limité surtout que notre plateforme n’est pas taillée pour une limite géographique. Nous pouvons répondre à des problématiques similaires dans d’autres marchés tout en gardant une touche locale liée aux spécificités régionales. Nous avons 2 zones à très fort potentiel : L’Afrique de l’Ouest où nous avons commencé un 1er déploiement au Sénégal avec un plan de développement sur dautres pays de la région et l’Arabie Saoudite un marché à très grand potentiel pour un acteur comme JURIDOC qui ambitionne à développer davantage ses outils basés sur l’AI.
Aujourd’hui, l’intelligence artificielle s’impose comme un levier incontournable d’innovation. Quelle place occupe-t-elle dans la stratégie de juridoc? De quelle manière l’intégrez vous concrètement à vos produits et services?
L’AI est un noyau central aujourd’hui dans JURIDOC, une refonte globale est en cours qui fera que les fonctionnalités actuelles et à venir autour de l’AI seront déployées de façon transversale. Aujourd’hui notre moteur d’AI offre des réponses précises appuyées par des références de textes et un lien vers ces derniers tout en mettant l’exigence et la rigueur que les juristes attendent d’un tel outil. Nos ambitions ne s’arrêtent pas là, plusieurs fonctionnalités d’envergure sont dans le pipe et viendront enrichir toute cette suite fonctionnelle d’ici la rentée.
Quels sont selon vous, les principaux défis que « Juridoc » devra relever dans les années à venir notamment dans un environnement juridique et technologique en constante évolution ?
Nous avons une capacité de pivot énorme tout en restant dans notre ADN, nous restons une LegalTech avec une composante technologique forte où le poids de la R&D a toute sa place dans la stratégie pour les cinq années à venir, mais nous restons aussi tournés vers le métier juridique où notre réponse est avant tout juridique, la technologie est la base de l’iceberg. Nos cycles d’innovation sont de plus en plus courts pour rester dans le suivi des tendances du moment et proposer le meilleur à nos utilisateurs.