
Face aux défis pressants que connaît le secteur agricole tunisien – pénurie hydrique, dérèglement climatique, inflation des coûts de production – l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) s’attèle à repenser ses leviers d’action.
À sa tête, Inji Doggui plaide pour une refonte des mécanismes d’incitation à l’investissement, notamment en direction de la jeunesse.
Lors d’un forum organisé sous le thème « Incitation à l’investissement agricole durable et mécanismes de financement », la directrice générale de l’APIA a appelé à renforcer l’appui et l’encadrement des jeunes entrepreneurs agricoles.
Elle a précisé que l’Agence travaille en concertation avec nos partenaires, à la mise en place de dispositifs incitatifs qui tiennent compte des réalités actuelles du terrain.
Cette rencontre, perçue comme une plateforme d’échange stratégique, vise à promouvoir une agriculture résiliente, innovante et compétitive, capable de faire face aux chocs structurels et conjoncturels. Inji Doggui a d’ailleurs annoncé que des initiatives similaires seront déclinées au niveau régional, dans l’objectif de mailler le territoire et de maximiser l’impact.
Parmi les principaux écueils identifiés, l’accès limité aux financements. Une contrainte particulièrement pesante pour les jeunes promoteurs agricoles.
D’où l’importance, selon Doggui, d’imaginer avec les bailleurs de fonds des dispositifs ciblés pour cette catégorie, à la fois vulnérable et porteuse de renouveau.
Présent également à cette rencontre, Aslan Berjab, président de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT), a mis en lumière les potentialités d’un modèle agricole fondé sur la durabilité. « Face aux défis à la fois nationaux et globaux, des politiques cohérentes et pérennes sont indispensables », a-t-il affirmé.
Et de rappeler l’enjeu central de la transformation du secteur : « L’agriculture ne peut plus être perçue comme un simple amortisseur social. Il faut lui redonner toute sa dimension économique. Elle contribue déjà à hauteur de 10 à 12 % au PIB national et demeure le premier pourvoyeur d’emplois ».
Berjab a par ailleurs indiqué que des réunions sont prévues avec les partenaires financiers pour explorer de nouvelles pistes de financement.