Hedi Samari: Samari Consulting,Le visionnaire du recrutement

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Interview avec Hedi Samari, CEO et Fondateur de Samari Consulting.

Né à Londres et de parents Tunisiens, il fait ses études au Lycée Français Charles de Gaulle à Londres et l’Université Royal Holloway (Londres), ensuite un passage à la Sorbonne Paris IV.

Cumulant plus de 15 années d’expérience, Hedi Samari est le pionnier du recrutement (ou chasse de têtes) en Tunisie et au Maghreb.

Avec la création de Samari Consulting lors de son installation en Tunisie en 2015, et plus de 350 clients plus tard, Samari Consulting s’est établi comme le leader du recrutement pour cadres en Tunisie et sur le reste du continent africain.

Sa première recrue fut Sabine Bastisch, qui lança la division Soft Skills de Samari Consulting la même année, qui offre des formations à travers le continent africains.

Entrepreneur dans l’ame, il lance elevid.net en 2020, une plateforme d’embauche 100% à bases de vidéo, qui connecte les chercheurs d’emploi et les employeurs à travers le monde. A travers son imitative caritative, la « Fondation Faiza », des dixaines de jeunes du gouvernorat de Kasserine suivent des formations en développement web et informatique chaque année, leur permettant d’intégrer le monde du travail et de trouver leur premier emploi….

7 ans d’existence pour Samari Consulting,revenons brièvement sur les dates clefs de cette entreprise ?

Samari Consulting a été fondée en 2015, suite à mon installation en Tunisie qui a été, au début, motivée par des raisons familiales. Comme vous le savez, 2015 a été une année assez difficile pour la Tunisie, avec plusieurs événements tragiques qui nous ont énormément bouleversés et qui, par la suite, a été aussi marqué par d’importantes challenges économiques.

Malgré ces circonstances, je croyais toujours au fort potentiel des talents et des compétences tunisiennes, et dans les années qui ont suivi, Samari Consulting a pu développer sa notoriété sur le marché africain, avec plus de 350 clients très variés. Nous collaborons avec des entreprises familiales ainsi qu’avec des grands groupes internationaux. En plus, nous avons aussi le plaisir d’accompagner des startups et de les aider à écrire leurs success stories.

Pendant ces 7 ans,nous avons bien sûr aussi développé les services que nous pouvons offrir à nos chers clients, qui aujourd’hui incluent aussi le Soft Skills Coaching et le conseil en stratégie RH. 

Être à l’écoute de nos clients et échanger avec l’écosystème professionnel est primordial pour nous, et nos interventions dans les conférences, au sein d’universités et dans les médias (la radio, la télé, des podcasts,…) présentent toujours une excellente opportunité de partage de savoir-faire et nous permettent d’être au courant des dernières développements dans le marché.

Aujourd’hui, en 2022, je suis très reconnaissant à mon équipe pour cette aventure professionnel avec tous ses challenges et ses réussites, et je remercie également nos clients fidèles qui nous font confiance et qui apprécient notre approche de leur offrir un service « boutique », bien personnalisé et avec un fort esprit de partenariat.

Avec Samari consulting vous avez  introduit sur le marché tunisien la notion de chasse de tête qui est une approche plus directe. Comment l’écosystème des affaires et les chercheurs d’emploi ont ils accueilli cette nouveauté et comment les mentalités ont elles changé depuis?

Je travaille sur le marché tunisien depuis 2012. À l’époque, j’étais responsable et puis directeur d’Afrique francophone au sein d’un cabinet de chasse de tête à Londres. Même s’il y avait quelques chasseurs de têtes locaux, le concept n’était pas du tout bien connu au marché. 

Avec la création de Samari Consulting en 2015, nous avons pu contribuer au développement de la notion de la chasse de tête qui est, aujourd’hui, bien établie en Tunisie. Je dirais même que l’approche directe et l’importance de la relation humaine dans ce métier sont des choses qui fonctionnent très bien dans la culture locale, car elles permettent d’établir une relation de confiance et de discrétion avec nos candidats ainsi qu’avec nos clients. 

Ce que nous avons aussi remarqué, c’est que l’esprit au milieu d’entreprises familiales en Tunisie change, et ce changement pourrait aussi être lié à une transition générationnelle. En général, on peut dire qu’ aujourd’hui, les entreprises familiales sont ouvertes à des recrutements externes et elles sont très motivées d’intégrer du sang neuf dans leurs structures, afin d’atteindre leurs objectifs ambitieux à l’échelle nationale ainsi qu’internationale.

En plus, Samari Consulting a suivi un parcours peut-être un peu « atypique », en se focalisant sur les recrutements locaux, car nous avons toujours voulu être une sorte de contrepoids à la fuite de cerveaux qui pèse lourd sur plusieurs industries en Tunisie. Nous croyons en la Tunisie et en son potentiel de faire réussir ses talents localement.

Vous avez ajouté le Soft Skills Coaching et l’accompagnement d’entreprises en développement des compétences interpersonnelles de leurs équipes à la panoplie de services que vous mettez à la disposition de vos clients. Comment cette spécialité peut-elle influer sur la carrière professionnelle de nos jours?

La division Soft Skills Coaching de Samari Consulting a commencé ses activités sous la direction de Mme Sabine Bastisch, notre Head of Coaching Division, fin 2015. Initialement, le concept de Soft Skills, ou compétences non-techniques, n’était pas très connu sur le marché.

Par contre, nous avons été contacté par quelques clients qui ont remarqué des challenges au niveau des relations interpersonnelles dans leurs équipes. C’est-à-dire, il y avait des facteurs qui l’ont empêché de réussir et qui n’étaient pas liés à leur savoir-faire ou leur expertise professionnelle. 

Suite à nos échanges avec eux, nous avons décidé de mettre en place un service 100% sur mesure pour répondre à leur besoin d’un accompagnement personnalisé dans le développement de leur Soft Skills.

En général, les Soft Skills représentent aujourd’hui une partie intégrale du « skill set » de chaque talent, et ils ont aussi le pouvoir de faire développer la culture d’entreprise et d’améliorer la rétention de talents.

On peut dire que Sabine est une pionnière dans le domaine du coaching  Soft Skills en Tunisie.

Qu’est-ce qui fait le succès d’une mission de chasse de tête ? Quels conseils donnez-vous aux clients et aux candidats pour s’assurer qu’ils se donnent les meilleures chances d’embaucher le meilleur ou la meilleure candidat(e) ou d’obtenir le poste ?

Toutes les parties concernées,c’est-à-dire le client, le candidat et le chasseur de têtes jouent un rôle crucial dans la réussite d’une mission de chasse de têtes. Il est important qu’en tant qu’intermédiaire, nous clarifiions les responsabilités de chacun et que le client et le candidat comprennent comment nous pouvons les soutenir et faciliter le processus pour eux. Cela commence par la rédaction du descriptif de poste et se termine par la négociation du contrat de travail, sa signature, la démission du candidat concerné (une partie très délicate du processus) et enfin le suivi une fois que le candidat a commencé dans son nouveau poste.

Nos clients peuvent assurer une mission réussie en partageant des informations et en échangeant en permanence avec l’équipe de chasseurs de têtes, afin que nous puissions assurer une communication claire et centralisée.
En tant que chasseurs de têtes, nous pouvons faire notre travail de la meilleure façon possible lorsque nous sommes tenus au courant de tous les éléments et développements concernant le recrutement.

D’autre part, nous pouvons accompagner nos candidats de manière optimale lorsqu’ils sont également communicatifs et honnêtes tout au long du processus. S’ils ont des questions ou des doutes, ce qui est tout à fait normal lorsqu’il s’agit d’une décision aussi importante qu’un changement d’emploi, ils sont toujours les bienvenus pour venir nous en parler, même s’ils craignent que nous ne soyons pas satisfaits de leur décision ou que nous pourrions être en désaccord avec eux.
La communication reste la chose la plus importante, et soyez rassurés que nous ne prendrons jamais un « non » personnellement – business is business !

Comment gérez-vous les problématiques actuelles de fuite des cerveaux et de coupes budgétaires post-Covid ?

Je pense qu’il est prudent de dire que vous ne pouvez pas retenir quelqu’un qui a déjà décidé de quitter le pays.
Cependant, localement, les employeurs peuvent créer et continuent de créer  des cultures de travail favorables qui accordent de l’importance à la croissance et au développement professionnels tout en offrant des défis intéressants dans des environnements de travail attrayants.

Quant aux coupes budgétaires, elles sont bien sûr une réalité dans le climat économique actuel, surtout après le Covid. D’après ce que nous avons vu sur le marché, les entreprises doivent être plus stratégiques dans leurs plans de recrutement. Malgré toutes les difficultés, nos clients partagent avec nous que cela représente aussi une opportunité pour eux, de repenser leurs anciennes habitudes en tant qu’entreprise et d’innover.

D’ailleurs c’est une des raisons pour laquelle nous également crée elevid.net , la plateforme plateforme d’embauche par vidéo 100% gratuite! 

En Tunisie, les frontières entre vie professionnelle et vie privée peuvent parfois s’estomper et il est de plus en plus difficile de concilier les deux. Comment gérez-vous cela et comment cela affecte-t-il votre travail ?

Je pense qu’il y a à la fois des avantages et des inconvénients à cela, et chacun doit développer sa propre façon de gérer les deux, surtout en tant qu’entrepreneur.

Par exemple, je suis très reconnaissant de la qualité des relations que j’ai pu tisser avec les clients et candidats de ce marché. Sur les marchés anglo-saxons, les relations professionnelles restent souvent plus superficielles et distantes, ce qui en retour amène moins de compréhension mutuelle. C’est donc quelque chose que j’apprécie vraiment dans la culture de travail locale.
En même temps, il est vrai que les frontières entre travail et vie privée peuvent s’estomper un peu et du coup on se retrouve à travailler 24h/24 et 7j/7. Je pense que la stratégie qui me convient le mieux personnellement est de maintenir un équilibre entre un haut niveau de réactivité pour nos projets (y compris notre équipe, nos clients et nos candidats), tout en créant des moments agréables.
Par exemple, parfois un changement de lieu peut faire des merveilles – et la Tunisie a tellement de beaux coins à offrir. Tenir une réunion dans un café sympathique ou envoyer des e-mails depuis le balcon de notre bureau, surplombant le centre historique de La Marsa Saf Saf, peut vraiment rendre ma journée spéciale.

Enfin,passer du temps de qualité avec la famille et faire du sport est très important et agréable.

Par : Hatem Toulgui 

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