Hassine Rehili : « L’été 2023 sera l’été de la soif en Tunisie »

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Le stock global des barrages en Tunisie

Selon Hassine Rehili, expert en développement et gestion des ressources à la Faculté des sciences de Tunis, l’été 2023 sera l’été de la soif en Tunisie.

Il estime que le pays devrait faire face à de grandes difficultés d’approvisionnement en eau potable durant cette saison, puisque la situation hydrique actuelle est très critique.

« Les récentes coupures de l’eau dans plusieurs régions du Grand Tunis, du Cap Bon et du Sahel, opérées sans avis préalables, sont très logiques dans le cadre de la gestion des ressources d’eau disponibles », a-t-il noté.

Hassine Rehili a également alerté concernant le déficit pluviométrique enregistré durant l’automne et l’hiver précédent a fortement impacté les réserves des barrages.

Le taux de remplissage des barrages est de 30 à 32% à l’échelle nationale, et le barrage de Sidi Salem (Testour – Béja), le plus grand barrage du pays, n’a jamais connu une baisse aussi importante depuis sa mise en exploitation dans les années 80.

Les régions du sud et du centre ne s’approvisionnent pas des barrages mais des nappes phréatiques, exposant ainsi ces dernières à une surexploitation qui menacent leur capacité à se reproduire et les régions concernées à la sécheresse.

Il rappelle par ailleurs que la Tunisie est classée parmi les pays à la situation hydrique très délicate, compte tenu de la rareté des ressources en eau tout au long de son histoire.

Hassine Rehili pointe également du doigt le gaspillage de l’eau par le secteur industriel, les vides juridiques dans ce domaine et l’absence d’audits hydriques.

Il recommande de revoir les priorités concernant l’eau, de donner la priorité à l’eau potable et de couper définitivement avec les activités agricoles destinées à l’exportation qui consomment de grandes quantités d’eau.

Il préconise également l’adoption d’une nouvelle carte agricole, l’exploitation des eaux dont le potentiel est affiché entre 350 et 400 millions de mètres cubes par an pour réduire la pression sur les eaux conventionnelles des barrages.

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