Guide Coface 2025 : La Tunisie conserve sa note C

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Acteur de référence de la gestion du risque de crédit commercial au niveau mondial, COFACE vient de publier son Guide des Risques Pays & Sectoriels 2025, une analyse détaillée des perspectives économiques mondiales.

L’économie tunisienne affiche une croissance du PIB en dents de scie, passant de 4,7 % en 2021 à 0,2 % en 2023, à 1,6 % en 2024, avant une prévision de rebond de 2,0 % en 2025. Sur le plan budgétaire, le solde public reste déficitaire avec un niveau de -6,8 % du PIB en 2023, prévoyant une légère amélioration à -5,0 % en 2025. Le solde courant, lui aussi déficitaire, s’améliore progressivement en passant de -8,7 % du PIB en 2022 à -1,0 % en 2025, grâce à une réduction des importations et à une hausse des exportations vers la zone euro, qui représente 70 % des débouchés commerciaux du pays.

La dette publique, bien qu’en légère baisse, reste élevée, passant de 79,9 % du PIB en 2022 à une projection de 78,0 % en 2025.

Parmi les principales faiblesses du pays figurent le taux de chômage élevé des jeunes (39 %), l’émigration des diplômés, les grèves récurrentes et une gouvernance centralisée autour de la présidence, ce qui limite l’adhésion populaire aux réformes économiques.

En matière de commerce extérieur, les importations tunisiennes sont dominées par les machines et appareils électriques (10 %), le pétrole et ses dérivés (10 %), les fils et tissus (7 %) et le gaz naturel (6 %). Les exportations se concentrent sur les machines et appareils électriques (21 %), les vêtements et accessoires (15 %), le pétrole raffiné (8 %) et les instruments professionnels et scientifiques (4 %). L’Europe demeure le principal partenaire commercial, avec 70 % des exportations dirigées vers la zone euro, tandis que la Chine, la Russie et l’Algérie comptent parmi les principaux fournisseurs.

COFACE estime que la Tunisie demeure un acteur économique diversifié avec des secteurs de pointe comme l’agroalimentaire (huile d’olive), l’aéronautique, les équipements médicaux et le tourisme. Toutefois, la filière textile et l’industrie automobile souffrent d’une demande européenne en berne. Par ailleurs, l’exposition aux fluctuations du marché énergétique international demeure un enjeu majeur, le pays étant fortement dépendant des importations de pétrole et de gaz.

Dans ce contexte, COFACE attribue à la Tunisie une note de risque pays de C, avec un environnement des affaires également classé C.

En 2018 et 2019, la Tunisie était notée B, indiquant un risque modéré. Cependant, en 2020, la note a été abaissée à C, s’expliquant en grande partie par l’impact de la pandémie de COVID-19, qui a exacerbé les difficultés financières du pays et mis en évidence des faiblesses structurelles préexistantes.

Depuis 2021, la Tunisie a conservé une notation C, avec une stagnation économique marquée par des difficultés budgétaires, un environnement des affaires peu attractif et une gouvernance économique complexe.

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