Dans le cadre du programme « ProGreS Migration », une étude commanditée et financée par la GIZ et parrainée par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), a été réalisée. Cette étude s’est attardée sur l’évaluation de la contribution réelle de la diaspora et a préconisé des recommandations visant à valoriser et améliorer la mobilisation de la diaspora, en se basant sur les données recueillies ainsi qu’un large questionnaire auprès de la diaspora et enfin l’analyse des différentes expériences similaires dans le monde.
L’étude a confirmé que, bien que la diaspora tunisienne représente un vivier significatif et majeur dans le développement socio-économique du pays, un manque important de stratégies et mesures structurantes pour le développement de ces contributions reste à déplorer.
L’étude dénote notamment :
– Un manque de maturité stratégique autour des néo-enjeux de la diaspora (Investissement productif, softpower, philanthropie, tourisme, mobilisation des compétences…)
– Une difficulté dans l’identification de la Diaspora et dans la complétude des données les concernant
– Un manque de coordination entre les différents acteurs institutionnels et privés en lien avec la diaspora
– Un désintérêt des TRE par rapport aux préoccupations économiques et aux opportunités d’investissement de la Tunisie.
– Un manque d’impact des dispositifs et des incitations mises en place
Chiffres clés de l’étude
- Les transferts de fonds des TRE ont atteint 32% des réserves en devise de la Tunisie en 2019.
- Les TRE ont contribué à près de 2% des recettes fiscales collectées par l’état en 2019.
- Les dépenses de consommation des TRE sont estimées à près de 7,3% du RNDB (Revenu National Disponible Brut) de 2018
- L’investissement productif des TRE est estimé à 1,7% du PIB de 2019 et 10% du FBCF (formation brute du capital fixe de 2018)
- Les dépenses moyennes d’un TRE par séjour en Tunisie sont estimées à 1 508 TND
- Un TRE transfère 6 866 TND par an en moyenne (Principalement pour des aides familiales)
- 50% des TRE possèdent un compte bancaire en devise ou en dinars en Tunisie
Forte de ces constats, l’étude a préconisé un certain nombre de recommandations autour de quatre axes majeurs :
– La stratégie de mobilisation de la diaspora : la stratégie de mobilisation de la diaspora avec notamment la mise en place de la stratégie nationale de mobilisation de la diaspora et le développement de son identification fiable : – Recommandation : Adopter une stratégie nationale de mobilisation de la diaspora o Recommandation : Identifier la diaspora et mettre en place les indicateurs de suivi de leur contribution
– Recommandation : Identifier la diaspora et mettre en place les indicateurs de suivi de leur contribution
La gouvernance des problématiques liés à la Diaspora, avec l’institution d’une structure de coordination des programmes et de la mobilisation de la diaspora :
-Recommandation : Mettre en œuvre une gouvernance effective, efficace et participative de la diaspora
– L’accompagnement et le soutien de la diaspora à travers notamment la digitalisation des services usuels notamment consulaires
– Recommandation : Digitaliser les services destinés à la diaspora
Les programmes d’incitations sociales et financières afin de booster les échanges de flux avec la diaspora et les liens économiques et sociaux durables :
– Recommandation : Développer une relation « win win » pour renforcer le capital confiance
Le Diaspora Mobilisation Act « DiMA- ديما »
Afin de concrétiser ces recommandations, l’étude préconise de mettre en place un « Diaspora Mobilisation Act – DiMA – ديما « afin de créér un cadre institutionnel, pérenne et fédérateur dans la mobilisation de la diaspora tunisienne. Le « DiMA » serait ainsi un recueil des axes stratégiques, des mesures et des avantages pour la diaspora ainsi que des modalités de leurs mises en œuvre.