
Le magazine Forbes Middle East a dévoilé son classement annuel des 50 fintechs les plus influentes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) pour l’année 2025.
Parmi les lauréats, la startup tunisienne Flouci se distingue comme la seule représentante du pays dans ce palmarès.
Fondée en 2020 par Anis Kallel et Nebras Jemel, Flouci a su s’imposer grâce à sa croissance rapide, son expansion régionale et son impact significatif sur le secteur financier numérique entre février 2024 et février 2025.
Une success story tunisienne
Flouci propose une application financière innovante qui permet à ses utilisateurs d’ouvrir des comptes bancaires internationaux (IBAN), de gérer leur épargne, d’effectuer des paiements électroniques et de recharger leur crédit téléphonique. En décembre 2024, la plateforme comptait déjà 67 000 utilisateurs actifs et avait dépassé les 305 000 téléchargements, avec un volume de transactions atteignant 91,2 millions de dollars. Actuellement opérationnelle en Tunisie, Flouci prévoit de s’étendre au Maroc, à l’Algérie et au Bénin dès 2025, confirmant ainsi son ambition panafricaine.
Un classement basé sur des critères stricts
Le classement de Forbes Middle East récompense les acteurs les plus dynamiques du secteur des services financiers numériques, capables de répondre aux attentes changeantes des consommateurs dans un environnement de plus en plus digitalisé. Les entreprises sélectionnées ont été évaluées sur plusieurs critères, notamment les investissements externes, le volume total des transactions, les téléchargements d’applications, le nombre d’utilisateurs actifs, l’impact sur les consommateurs, l’empreinte géographique et les innovations réalisées au cours de l’année écoulée. Les fintechs affiliées à des banques traditionnelles, des maisons de change ou des institutions gouvernementales ont été exclues de la sélection.
Les leaders du secteur
En tête du classement 2025, le géant saoudien Tabby a confirmé sa domination en levant 160 millions de dollars lors d’un tour de financement de série E en février 2025, portant sa valorisation à 3,3 milliards de dollars. Cette performance lui vaut la première place du palmarès. Le pionnier égyptien des paiements électroniques, Fawry, occupe la deuxième position, soutenu par une base clientèle impressionnante de 53,1 millions d’utilisateurs. En troisième place, la société saoudienne Rasan, spécialisée dans les solutions bancaires et d’assurance, a fait son entrée en bourse à la Bourse saoudienne (Tadawul) en 2024, atteignant une capitalisation boursière de près de 1,9 milliard de dollars au 20 février 2025.
Une région en pleine effervescence
Le classement 2025 met en lumière des entreprises issues de 11 pays et accueille 12 nouveaux entrants, dont la plateforme d’actifs numériques CoinMENA, l’émiratie Ziina et l’égyptienne Sahl. Les Émirats arabes unis dominent le classement avec 13 entreprises, suivis de l’Égypte (12) et de l’Arabie saoudite (10), représentant ensemble 70 % des fintechs récompensées. Parmi les 50 entreprises distinguées, 14 ont été fondées par des entrepreneurs individuels, soit 28 % du total.
Un secteur en pleine croissance
Le secteur fintech de la région MENA continue de se développer à un rythme soutenu. En 2024, 119 startups ont levé 700 millions de dollars, selon Wamda, représentant 30 % du financement total des startups de la région. Les solutions de paiement et les services d’achat immédiat avec paiement différé restent les segments les plus porteurs, comme en témoigne le succès de Tabby.
Avec des transactions totales dépassant 240 milliards de dollars et un financement global de plus de 3,8 milliards de dollars, les fintechs de la région MENA affirment leur rôle clé dans la transformation numérique des services financiers.