
L’Agence de promotion de l’investissement extérieur (FIPA) soufflera sa trentième bougie, le 20 juin prochain.
Pilier de la diplomatie économique tunisienne depuis 1995, cette cérémonie sera pour l’institution de revenir sur trois décennies de mobilisation en faveur de l’attractivité du pays.
L’Agence revendique un impact tangible sur l’économie nationale, soulignant l’implantation croissante d’entreprises étrangères et leur rôle déterminant dans la création d’emplois qualifiés, notamment dans les régions de l’intérieur souvent en quête d’opportunités.
Un rôle structurant dans l’économie industrielle
Avec plus de 80 % de contribution aux exportations industrielles, les entreprises étrangères installées en Tunisie ont permis au pays de se hisser parmi les trois premiers exportateurs africains de composants industriels vers des marchés européens stratégiques – France, Allemagne et Italie.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Hatem Soussi, directeur central à la FIPA, a souligné que ces flux concernent principalement les secteurs des composants automobiles, électriques, électroniques et aéronautiques.
Ce repositionnement sectoriel n’est pas un hasard. Selon la FIPA, il est le fruit d’un ciblage stratégique de ses actions de promotion, qui ont permis de rediriger les investissements directs étrangers (IDE) vers des secteurs à forte valeur ajoutée. Le secteur des composants industriels a ainsi surpassé celui du textile en matière de réception d’IDE, tout en demeurant complémentaire à ce dernier, premier contributeur aux exportations industrielles tunisiennes.
2024, une année record
L’année 2024 marque un tournant avec une hausse notable des flux d’investissements internationaux, qui atteignent 2 956,6 millions de dinars (MD). Cette performance représente une progression de 16,7 % par rapport à 2023, 33,1 % par rapport à 2022, et 57,5 % comparée à 2021. Les industries manufacturières demeurent la locomotive des IDE, captant 61,1 % des flux, suivies par le secteur de l’énergie (23,7 %) et les services (14,3 %). Pour l’industrie automobile tunisienne, cinq grands opérateurs du secteur ont engagé en 2024 des extensions de sites estimées à 1 000 MD.
Emplois, diversification et projection
Les IDE hors énergie ont donné lieu à 856 opérations d’investissement en 2024, générant un montant de 2 220,8 MD et 15 681 nouveaux emplois.
Hatem Souissi a rappelé que ces résultats s’inscrivent dans le cadre d’un plan d’action aligné sur les orientations du ministère de l’Économie et de la Planification pour la période 2023-2025, en cohérence avec la stratégie industrielle nationale à l’horizon 2035.
L’objectif de la FIPA est d’atteindre 2 820 MD d’IDE en 2024, 3 400 MD en 2025, et 4 000 MD d’ici 2026. Pour cela, l’agence mise sur la continuité des réformes, les incitations fiscales et réglementaires, ainsi qu’une stratégie de communication directe et ciblée avec les multinationales.
Cap sur 6 secteurs prioritaires pour plus d’investissements
Afin de renforcer son attractivité, la FIPA se concentre sur six filières jugées stratégiques : composants automobiles et aéronautiques, économie numérique, agroalimentaire, textile et habillement, ainsi que l’industrie pharmaceutique.
La vision de la FIPA pour les années à venir est ambitieuse et vise à positionner la Tunisie comme un leader sur les chaînes de valeur complètes dans les secteurs des composants automobiles, de l’aéronautique et du textile technique. Des domaines portés par des compétences locales reconnues, un écosystème innovant et une dynamique d’adaptation continue aux évolutions technologiques mondiales.
Les perspectives pour 2025 s’annoncent prometteuses : près de 400 rencontres prévues avec des entreprises internationales, avec l’espoir qu’au moins 10 % d’entre elles débouchent sur des annonces concrètes d’investissement, assure Hatem Soussi.