L’institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) a publié la 25ème édition de son rapport « The World of Organic Agriculture – Statistics and Emerging Trends 2024 ».
D’après ce rapport, la Tunisie se positionne parmi les pays africains avec les plus grandes surfaces consacrées à l’agriculture biologique, un exploit remarquable compte tenu des conditions climatiques et socio-économiques. Avec 227 582 hectares, la Tunisie est le premier pays d’Afrique du Nord, du marché des produits agricoles biologique.
Ces 227 582 hectares dédiés à l’agriculture biologique, représentent environ 2,3 % des terres agricoles totales de la Tunisie.
Ce chiffre place la Tunisie au quatrième rang en Afrique, après des nations comme l’Ouganda et la Tanzanie.
Croissance et potentiel de l’agriculture biologique en Tunisie
En Afrique, environ 2,7 millions d’hectares sont dédiés à l’agriculture biologique, bien que seulement 1 % de ces terres soit certifié biologique.
La Tunisie, cependant, a su capitaliser sur cette tendance en renforçant sa production agricole biologique à travers des politiques publiques favorables et des initiatives privées.
Entre 2013 et 2022, l’agriculture biologique en Tunisie a connu une croissance remarquable, avec une augmentation continue des terres cultivées en bio. En 2022, la Tunisie comptait 9 249 producteurs biologiques, un nombre en hausse grâce aux initiatives gouvernementales et au soutien de diverses organisations.
L’huile d’olive biologique, un produit phare
L’oléiculture biologique est particulièrement bien développée en Tunisie, avec 180 199 hectares consacrés à la production d’olives biologiques. Cela en fait l’un des plus importants producteurs de ce secteur dans la région, permettant au pays d’exporter environ 59 000 tonnes de produits bio vers l’Union européenne et les États-Unis.
En termes de superficie, la Tunisie fait partie des leaders du continent, avec une croissance significative des terres certifiées bio. Les secteurs clés incluent la production d’huile d’olive biologique, une des exportations phares du pays. Les agriculteurs tunisiens, en adoptant des méthodes agroécologiques, cherchent non seulement à répondre à la demande internationale croissante, mais aussi à protéger les sols et à améliorer la sécurité alimentaire.
Défis et opportunités
Néanmoins, malgré ces succès, plusieurs défis persistent. L’accès aux marchés internationaux reste une barrière pour de nombreux petits agriculteurs qui n’ont pas encore réussi à obtenir la certification. De plus, les effets du changement climatique, tels que la désertification et les sécheresses prolongées, compliquent la viabilité à long terme de ces exploitations agricoles.
Le rapport souligne également que pour que l’agriculture biologique tunisienne continue de prospérer, une meilleure intégration des petites exploitations dans les réseaux mondiaux et une diversification des cultures seront nécessaires. Il est crucial de renforcer les capacités locales en matière de formation technique et d’accès à des financements.