Fateh Bel Hadj Ali « Les vraies opportunités de développement sont au sud Afrique »

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Fateh Bel Hadj Ali Executive Partner Vneuron
Entretien avec Fateh Bel Hadj Ali Executive Partner VNEURON

 

La SSII tunisienne Vneuron se proclame comme éditeur et non comme intégrateur. Quelle est la différence entre intégrateur/SSII ?

L’éditeur est propriétaire de son travail, il développe des solutions innovantes et capitalise sur la propriété intellectuelle. Il revend ensuite ses licences à ses clients

Par contre l’intégrateur, utilise les solutions d’éditeurs pour délivrer des solutions.

La différence consiste dans le modèle économique:

L’éditeur est en amont dans la chaîne des valeurs. Il capitalise sur la propriété intellectuelle, sur ses logiciels et la vente de ses licences aux intégrateurs. Il doit investir sans cesse afin de rester up to date et maintenir une Road Map logiciel. Ses prises de risques sont aussi importantes que le secteur évolue extrêmement vite et nécessite une grande faculté d’anticipation, et un grand investissement en capital humain.

Vous l’aurez compris, c’est un peu plus compliqué que de recommander un logiciel à un client !

Comment se compose votre actionnariat et pourquoi c’est une source de synergie ?

Notre actionnariat se compose de 5 personnes qui sont opérationnellement impliquées au quotidien dans l’entreprise avec des compétences parfaitement complémentaires.

Afin d’accompagner notre croissance tant sur le plan stratégique qu’en créant de nouveaux logiciels toujours plus compétitifs, nous avons fait appel au fond de co-localisation franco-tunisien géré par Africinvest.

La stratégie de Vneuron est bel et bien focalisée sur le marché africain ?

OUI !

Historiquement, la majorité des opérateurs tunisiens se sont essentiellement intéressés au nord (Europe). Depuis 10 ans nous avons constaté que les vraies opportunités de développement sont au sud (Afrique) du continent. Les entreprises Européennes et Américaines perçoivent l’Afrique généralement comme une terre d’instabilité.

Chez Vneuron, nous revendiquons notre africanité et nous comprenons les enjeux de nos clients.

Plusieurs facteurs font que l’Afrique soit plus porteuse pour nous. La majorité des entreprises africaines sont confrontées au défi de la digitalisation, et nos solutions, notre proximité, notre capacité à nous adapter aux besoins spécifiques de ces marchés, nous positionne comme un partenaire de choix. Nos perspectives de croissance sont très encourageantes, la conjoncture économique prometteuse et l’important avantage compétitif que nous avons, font de l’Afrique notre première destination d’exportation.

Pourtant vous opérez sur le marché et non sans succès ?

Le marché Tunisien a toujours été intéressant. Nous avons l’obligation de réussir sur notre territoire pour pouvoir nous exporter correctement. Nos partenaires tunisiens demeurent notre meilleure vitrine. Cependant, nos ambitions de croissances nous envoient vers le continent qui ouvre un marché beaucoup plus développé et beaucoup plus grand. Notre futur s’inscrit sous le signe de la conquête du marché local et de l’international avec une offre verticalisée, des solutions innovantes et l’ouverture de nouveaux hubs en Afrique.

La fuite des ingénieurs et des cerveaux frêne-t-elle vos plans de développement ?

Je parlerais plutôt d’immigration et d’expatriation. La volonté d’expatriation des ingénieurs tunisiens est tout à fait légitime. Chez Vneuron nous arrivons à maitriser ce phénomène en offrant un cadre de travail agréable, une vraie perspective de carrière, bref une politique et stratégie RH aux normes internationales. Ceci dit, notre métier n’est pas sans contrainte. Le manque de ressources est aujourd’hui une réalité à ne pas nier qui nous pousse à optimiser nos processus et continuer d’investir dans notre capital humain.

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