Etudiant ou Entrepreneur : Et si on pouvait être les deux à la fois ?

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Entrepreneuriat

Le terme « Entrepreneuriat » est devenu en vogue ces dernières années, en Tunisie et partout dans le monde. À l’échelle nationale, nous observons un environnement entrepreneurial difficile en termes d’éducation, d’accès aux financements et aux marchés, de lourdeur administrative et de crainte de sanctions en cas de faillite.

Initialement axé sur des aspects économiques, l’esprit d’entreprise devient l’une des compétences clés nécessaires à une société au sein de laquelle nous trouvons des difficultés à réussir son propre parcours professionnel.  Et c’est dans ce cadre que le parcours d’étudiant-entrepreneur constitue la voie royale vers l’entrepreneuriat.

Ainsi, il n’est plus nécessaire de suspendre ses rêves et de consacrer tout son temps à ses études. Et ce, grâce au statut « d’étudiant-entrepreneur »  qui, aujourd’hui, s’exporte à l’internationale. Qu’est-ce que le statut d’étudiant-entrepreneur ? Est-il possible de créer son entreprise tout  en étant étudiant ? 

1-Apparition du statut étudiant entrepreneur

S’adressant notamment aux étudiants et aux jeunes diplômés porteurs d’un projet entrepreneurial, le statut étudiant entrepreneur permet à ces derniers, souhaitant entreprendre, de réaliser leurs projets entrepreneurials tout en garantissant une protection sociale étudiante. Une fois bénéficiaire de ce statut, le jeune sera encadré au sein d’un organisme appartenant au réseau PEPITE, pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat, accompagné d’un tuteur académique ainsi qu’un tuteur praticien afin de concrétiser leurs projets de création d’entreprise dans les meilleures conditions possibles. Ce statut qui est conçu en priorité pour les personnes de moins de 28 ans, est accordé tout en se basant non seulement sur la qualité du projet mais également sur le sérieux du porteur de projet. 

Beaucoup sont les raisons pour lesquelles ce statut a été créé. En effet, il permet aux étudiants de faire face au constat de la difficulté qu’il y a à combiner études et construction d’un projet de création d’entreprise. Au-delà de ça, ce statut permet de donner une plus grande visibilité et crédibilité des projets d’étudiants auprès des banques, des fournisseurs ou des clients potentiels. En ce qui concerne les jeunes diplômés, ce statut assure une formation qualifiante, dédiée et personnalisée à l’entrepreneuriat et à la gestion, d’un accompagnement par des professionnels, et d’un accès au lieu de coworking de son PEPITE permettant la mise en commun d’informations, de conseils et d’expériences entre les futurs créateurs d’entreprise. 

En Tunisie et dans le cadre du projet SALEEM, le ministre tunisien de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a annoncé, en novembre 2019, la création officielle du dispositif « Statut National de l’Étudiant-Entrepreneur » et sa mise en œuvre dans les universités, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche et les instituts supérieurs des études technologiques.

2-Opportunités d’entrepreneuriat offertes aux étudiants tunisiens 

Depuis l’émergence du concept des Start-ups et des petites entreprises, la jeunesse tunisienne n’a pas cessé de nous surprendre avec ses idées innovatrices qui touchent aux différents domaines. Et parce que le fait d’avoir des idées ne suffit pas, beaucoup d’établissements publics et privés ont contribué au succès de cette démarche entrepreneuriale en instaurant des programmes de formations, des forums d’entreprises et plusieurs compétitions nationales.  

Notons bien que, ces axes fournis par l’état ou par les institutions privées ont principalement une même et unique finalité : assurer le bon suivi des entreprises en Tunisie et ouvrir d’autres horizons pour l’investissement.  Dans ce cadre, les jeunes étudiants se trouvent bien engagés et déterminés pour avoir les bons moyens et surtout les bons outils pour réussir une start-up ou une entreprise dans son pays. C’est également un refuge face à la vague d’immigration qui hante souvent les jeunes ayant perdu espoir d’une stabilité financière.

Citons l’exemple de la Fondation Biat qui a lancé son programme SPARK pour inciter lycéens et étudiants âgés de 15 à 25 ans à appréhender et découvrir le monde de l’entrepreneuriat de façon interactive et ludique. En effet SPARK est conçu autour d’événements organisés dans plusieurs villes du pays, avec des universités partenaires, au cours desquels les jeunes rencontrent des référents du monde de l’entreprise et participent à des ateliers pratiques, dans le but de développer leurs idées et d’intensifier leur professionnalisme. 

De même, la Fondation Biat a enchainé « Open Start Up Tunisia » qui est une compétition permettant à des équipes composées d’étudiants issus de différentes institutions universitaires tunisiennes multidisciplinaires et multirégionales de développer des idées de start-ups innovantes s’inscrivant dans les objectifs du millénaire pour le Développement. 

Dans le même contexte, une excellente « Jeune » opportunité s’offre à tous les tunisiens lancé par un étudiant à L’IHEC Ezzedine CHERIF, ayant réussi la réalisation de sa Startup Factory : un service d’accompagnement des jeunes tunisiens, offrant la création de sociétés clé en main, à des tarifs incitatifs. Et ceci s’avère nécessaire et bénéfique pour l’investissement en Tunisie.

3-Les jeunes entrepreneurs

En réalité, le concept d’“Etudiant-Entrepreneur” a déjà été introduit dans des universités et ceci par le biais des juniors entreprises. Une junior entreprise, ce bureau de conseils implanté au sein de d’une faculté en question et géré exclusivement par des étudiants, a une grande valeur ajoutée sur l’expérience « étudiant ». Cet organisme permet l’évolution sur le plan personnel et technique d’un étudiant tout en nouant d’étroites relations avec les acteurs de l’écosystème entrepreneurial. Une junior entreprise détecte et cultive l’esprit d’entreprenariat potentiellement présent chez ses adhérents. Du coup, sans s’en rendre compte, nos préférences, nos ambitions et nos objectifs sont canalisés de façon à en tirer la crème de la crème, l’essence de nos principes : nos rêves. Une fois l’idée en tête, l’étudiant se trouve avec un “background” assez important de finalités que ce soit administratives, juridiques ou même en termes de réseau de contacts qui lui seront très bénéfique le moment où il s’aventurera dans le monde professionnel à travers l’exécution concrète de son projet. En guise d’exemple concret nous vous présentons Mootaz BEN ZINOUBA, membre senior à l’ENIT Junior Entreprise et fondateur de ‘Rios Visual Creations’. 

En effet, Rios Visual Creations est une petite entreprise qui travaille sur deux axes. Un axe qui se base sur la conception numérique ou la conception assistée par ordinateur (CAO), le but étant de concevoir ou bien modéliser des pièces ou systèmes mécaniques pour les clients. Et un deuxième axe qui est la fabrication des imprimantes 3D hyper-économique. Monsieur BEN ZINOUBA affirme que les difficultés qu’un étudiant entrepreneur peut rencontrer sont des conséquences de la bureaucratie et les procédures d’enregistrement de sa raison sociale et ses activités au sein de l’APII qui s’avèrent être d’une part extrêmement compliqué et d’autre part coûteuse voir même inabordable pour un étudiant. 

Cette nouvelle perspective, aujourd’hui atypique dans un cheminement pédagogique encore très classique, semble avoir donné les moyens à ces jeunes étudiants entrepreneurs de mieux se connaître, de comprendre le sens qu’ils veulent donner à leur vie professionnelle. Les sentiments qu’ils ressentent par la concrétisation de leur projet sont partagés entre d’une part l’épanouissement, la fierté de ce qui a été réalisé et d’être reconnu par les autres, et d’autre part l’anxiété, le stress, l’insécurité face à un futur incertain. Alors à quel point ce statut étudiant entrepreneur semble-t-il incertain et risqué ?

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