Entrepreneuriat et innovation : Bilan d’une transformation économique en Tunisie

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Le rapport « Entrepreneuriat et innovation en Tunisie » vient d’être dévoilé, mettant en lumière l’évolution et les défis de l’écosystème tunisien.

Commandité par Expertise France dans le cadre du projet Innov’i-EU4Innovation (2019-2024), financé par l’Union Européenne, ce rapport examine la période 2011-2021, avec une attention particulière pour 2018-2021, marquée par l’adoption du Startup Act.

Les grandes étapes du soutien à l’entrepreneuriat innovant

Le rapport identifie trois étapes majeures :

  • La conception d’un cadre de soutien : L’initiative de soutien à l’entrepreneuriat innovant en Tunisie a débuté après la Révolution de 2011, en réponse aux défis socio-économiques tels que le chômage élevé, particulièrement chez les jeunes diplômés. En 2016, sous l’impulsion du ministre des TIC, le Startup Act est conçu et adopté en 2018. Ce cadre législatif innovant, bien que réduit de 100 à 20 propositions, apporte des avantages aux startups et investisseurs, tels que l’accès à des financements, des exonérations fiscales et des incitations à l’investissement. Le Startup Act visait à transformer le climat des affaires et à encourager la création de nouvelles entreprises.

 

  • La mise en œuvre des projets d’accompagnement : Une nouvelle structure, Smart Capital, est mise en place en 2019 pour gérer le processus de labellisation des startups et les soutenir financièrement via des programmes comme le fonds de fonds ANAVA (40 millions d’euros). Cependant, des obstacles subsistent, notamment des difficultés administratives liées à la création de comptes en devises et l’usage limité de la carte technologique.

 

  • Le développement de projets entrepreneuriaux : Le rapport souligne l’importance des structures d’accompagnement, publiques et privées, en pleine expansion depuis 2018. En 2021, Smart Capital a soutenu 10 structures d’accompagnement via des subventions. Les bailleurs internationaux, comme l’Union Européenne, la Banque Mondiale, et la GIZ, jouent un rôle crucial dans le financement de l’écosystème. Cependant, les disparités régionales et le manque de soutien dans certaines régions limitent le développement homogène des startups.

Les résultats observés

Couvrant la période 2011-2021, avec un focus particulier sur 2018-2021, le rapport souligne l’impact du projet Innov’i-EU4Innovation, sur ces 5 ans (2019-2024).

En 2021, 216 startups ont été labellisées dans le cadre du Startup Act, tandis que le fonds de fonds ANAVA, géré par Smart Capital, a atteint un premier closing de 40 millions d’euros, investis dans des fonds tels que 216 Capital Fund I et Silicon Badia.

La même année, 10 structures d’accompagnement ont bénéficié de subventions de 200 000 TND chacune via le projet DEAL, cofinancé par la Banque mondiale et la GIZ.

Parmi les 37 structures d’accompagnement privées recensées, 49% ont vu le jour entre 2018 et 2021, et 46% d’entre elles sont généralistes. Les secteurs les plus couverts incluent la Healthtech (11%), l’Agritech/Greentech (9%), la Fintech & Blockchain (7%), et l’intelligence artificielle (7%).

En termes de recommandations, l’étude propose de clarifier la politique nationale de soutien, de diversifier l’offre de financement, et de mieux former les administrations publiques aux spécificités de l’entrepreneuriat innovant.

 

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