Enseignement Supérieur : « Ni despotisme ni terrorisme. Nous voulons le progrès … »

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Quand l’intérêt général est bafoué, galvaudé, déshonoré, il n’y a pas d’autres mots pour qualifier ce que certains syndicats font subir à notre pays que par des termes appropriés ayant la même proportion de violence.

Depuis le début de l’année, les grèves, dans le pays en général, mais dans le secteur de l’enseignement supérieur en particulier, sont devenues chroniques et intempestives. Rarement, les revendications étaient vraiment légitimes. Souvent, de mon point de vue, il y a eu des sujets qui auraient dû pousser à la manifestation mais ont été sciemment omis. Majoritairement, les grèves à forte mobilisation sont motivées par un clientélisme politique plus que par le souci des travailleurs. Un constat amer en particulier pour un secteur sensible et à forte valeur ajoutée qui est l’enseignement supérieur et l’éducation nationale.

Le ministère de l’Enseignement supérieur, à vrai dire, n’a pas eu une année facile. Depuis le début, l’année universitaire s’annonçait sombre même si une forte tentative de la blanchir régnait d’un côté comme de l’autre, tant au sens propre qu’au sens figuré. Il fait face, depuis 6 mois maintenant, à un bras de fer sans merci. Les revendications de cet organisme syndical minoritaire, tel que le qualifie le majoritaire, semblent être légitimes et mathématiquement raisonnables. Ils demandent une croissance d’1% dans le budget après en avoir déduit environ 3 points ces dix dernières années. Egalement, ils défendent la réouverture des concours pour le recrutement des 5000 jeunes docteurs au chômage. Ces revendications sont, certes importantes, mais pas imminentes. Il est inutile, voire irresponsable d’amputer des milliers de jeunes d’une formation complète. Déjà que les parcours académiques sont sujets à réforme, ils vont devoir vivre avec des compétences à moitié acquises. Le ministre de l’Enseignement supérieur ouvre les portes du dialogue mais les syndicats se chamaillent entre eux et chacun des deux, taxe l’autre de qualificatifs qui confirment la zizanie régnante. La victime, l’otage, le préjudiciable, c’est l’étudiant. Il est, à cette date, impossible d’évaluer son année. Le pauvre, il est doublement sanctionné. Un, par le non achèvement de son programme. Deux, par l’évaluation qu’il doit obtenir éventuellement à temps pour poursuivre ses études ou pour trouver un emploi.

Depuis la rentrée, les étudiants, les parents d’étudiants et l’opinion publique se posent la même question : Y-a-t-il vraiment un pilote dans l’avion ? Plus le temps passe, plus on ne comprend plus qui fait quoi dans notre pays ? Les rôles et les périmètres des organisations se sont entremêlés et entrelacés. N’est-il pas vital de repenser nos organisations sociales et de redéfinir, lors d’un débat national, leurs fonctions et leurs périmètres ?

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