
Après 13 éditions et de longues années d’absence, le festival E-Fest Camp fait son grand retour. Pour sa 14ème édition qui se tiendra du 11 au 13 avril, l’E-Fest Camp prendra ses quartiers dans le cadre du Ksar El Ferch.
Bien plus qu’un simple festival, cet événement se présente comme un laboratoire d’idées et un carrefour des créativités, où artistes, penseurs et festivaliers redéfinissent les contours du patrimoine tunisien à l’ère du numérique. À travers des performances électrisantes, des ateliers interactifs et des discussions sur des thèmes tels que la migration, l’éducation et la durabilité environnementale, cette édition s’inscrit dans une démarche engagée et citoyenne, dépassant le cadre d’un simple événement festif.
Pendant trois jours, Ksar El Ferch deviendra l’épicentre de la musique, de l’art et de la technologie, accueillant plusieurs participants venus de Tunisie et d’ailleurs, avec une portée médiatique dépassant les 50 000 vues via les réseaux sociaux et les partenariats.
L’E-Fest Camp propose une programmation riche et variée, mettant en avant des formations et des ateliers conçus pour offrir aux participants de nouvelles compétences. Parmi les formations proposées, on retrouve des ateliers de podcasting, où les participants peuvent maîtriser l’art du storytelling sonore sur des thèmes tels que la migration, l’éducation et l’environnement.
La création numérique est également à l’honneur, avec des sessions dédiées à l’utilisation de TouchDesigner pour créer des œuvres interactives.
Enfin, le théâtre et la réalité virtuelle sont explorés à travers des ateliers qui repoussent les frontières de la narration immersive grâce aux nouvelles technologies.
Le programme de résidence artistique, intitulé « Inner Gouna », culminera par une expérience en réalité virtuelle inspirée de la pièce Gouna (Salle d’attente), offrant une perspective théâtrale inédite.
Parallèlement, l’Agora, espace de débat citoyen, est offerte au public pour échanger sur des enjeux pressants tels que la migration, l’éducation et la durabilité.
Les ateliers, conçus pour éveiller les vocations, offrent une diversité d’expériences. L’atelier jeune public, par exemple, initie les plus jeunes au beatmaking avec une MPC, tandis que l’atelier d’initiation à la réalité virtuelle explore la spatialisation sonore et l’interaction avec des objets virtuels. D’autres ateliers, issus de la résidence Inner Gouna, questionnent les approches immersives dans le théâtre, permettant aux participants de découvrir les processus et outils utilisés pour plonger le spectateur dans un environnement virtuel. Le cycle d’ateliers « Formé/Déformé » propose quant à lui une exploration des arts numériques à travers le jeu et l’expérimentation, abordant différents aspects de la création d’une œuvre audiovisuelle interactive. Enfin, l’atelier « One Wo/Man Digital Show » invite les festivaliers à créer collectivement une performance numérique en utilisant des outils tels qu’Ableton, MadMapper et TouchDesigner.
Le programme de masterclasses offre une occasion unique de se rapprocher des artistes. Les artistes Azu Tiwaline et Cinna Peyghamy exploreront l’improvisation et l’expérimentation à travers le synthé modulaire et le tombak iranien. Lotfi Attar, guitariste légendaire du groupe Raïna Raï, accompagné de Hachemi Djellouli, batteur historique, revient sur les origines du mouvement raï dans les années 70 et 80, retraçant comment Raïna Raï a électrifié la musique traditionnelle pour créer un style mondialement connu.
L’affiche de cette édition réunit une sélection éclectique d’artistes aux influences variées. Parmi eux, le groupe algérien Raïna Raï, la formation hip-hop tunisienne Erkez Hip Hop, ou encore Zar Elektrik, qui fusionne transe gnawa et rythmes électroniques. La chanteuse mauritanienne Noura Mint Seymali apportera sa voix et MC Yallah & Debmaster promettent une performance grime et afro-futuriste inédite.
L’un des piliers de l’E-Fest Camp est son engagement en faveur de l’accessibilité, ambitionnant, au-delà des performances et des rencontres, de laisser une empreinte durable. Grâce à un modèle de billetterie à prix libre et conscient, les spectateurs peuvent contribuer selon leurs moyens, avec des tickets allant de 10 à 50 dinars tunisiens par jour. Les fonds collectés seront directement réinvestis dans la restauration du Ksar El Ferch, affirmant ainsi la vocation patrimoniale du festival.