Du chaos à la résurrection

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Nabil ALLANI

Chaos pandémique oblige, la Tunisie doit faire appel à l’aide internationale si elle veut enclencher un redressement sanitaire, faute de quoi c’est l’hécatombe. Aussi, c’est notamment le cri de détresse de Nissaf Ben  Alaya, l’inamovible porte-parole du ministère de la Santé, suivie par un  grand nombre de ses confrères qui ont, semble-t-il, interpellé l’opinion internationale.

A cela, il faut ajouter que la situation  politique de la Tunisie avec ses dramatiques conséquences économiques et sociales font de notre pays un sujet potentiellement médiatique. Pour l’Occident, en  particulier, ce qui se passe en Tunisie est le reflet de ce qui marche et de ce qui ne fonctionne pas chez les Arabes et chez les Musulmans. 

La démocratie par exemple, le fonctionnement constitutionnel, le débat centré sur les valeurs, les droits civiques et les droits des minorités, toutes catégories confondues, cette boulimie pour le patient Tunisie a blindé son capital sympathie et provoqué la montée des enchères en matière de diplomatie médicale et humanitaire.   

En cette mi-juillet caniculaire et meurtrières (plus de 16 mille victimes), le tarmac de l’aéroport Tunis- Carthage ne désemplit pas et le personnel au sol est saturé par le déchargement des aides médicales. Chancelleries occidentales et capitales orientales sont engagées dans une guerre asymétrique qui se décrypte en nombre de vaccins, de concertateurs ou d’hôpitaux de compagne livrés aux autorités locales. Cette générosité cosmopolite est telle que Tunis, prise dans un tourbillon, n’est plus en mesure de discerner ses vrais amis de ses faux ennemis. 

Pour le moment et plutôt bon enfant, les officiels sont aux anges et les photos souvenirs se multiplient avec au centre ce sourire triomphant des délégations étrangères venues à la rescousse du petit frère tunisien.  Mais, à moyen-terme et une fois que les mauvais souvenirs se seront évaporés, la Tunisie aura deux devoirs  à remplir. 

Un devoir de conscience, sorte de mémorial pour nos morts et afin que ces martyrs ne soient jamais oubliés. Et aussi, un devoir de sursaut patriotique qui redessine inévitablement le destin de la Nation qui ne passe pas par la porte de service mais par la grande porte. Cet acte souverainiste est une catharsis obligatoire pour effacer ces jours, où la Tunisie a courbé l’échine. 

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