DRI : La Tunisie est-elle prête pour une gouvernance numérique inclusive ?

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En Tunisie, la transition numérique s’impose progressivement comme un catalyseur de transparence et d’ouverture administrative.

C’est ce que met en lumière une récente étude publiée par Democracy Reporting International (DRI) – Bureau Tunisie, qui analyse l’impact de la digitalisation sur le processus démocratique tunisien. Cette recherche s’appuie sur les travaux d’Adel Ben Youssef, docteur en sciences économiques et maître de conférences à l’Université Côte d’Azur.

Parmi les exemples notables de progrès soulignés par le rapport figure la plateforme TUNEPS, le système national des achats publics en ligne, ainsi que la mise en place de portails de données ouvertes. Ces initiatives participent activement à l’amélioration de l’accès à l’information et à la consolidation des mécanismes de reddition de comptes.

Au-delà des structures étatiques, le numérique ouvre aussi de nouvelles perspectives en matière d’engagement civique. Les réseaux sociaux, en particulier, deviennent des vecteurs de mobilisation et de participation politique.

Cependant, l’étude met en évidence un double visage de cette transition numérique. Cette évolution ne va pas sans risques : la prolifération de fausses informations et la dégradation de la qualité du débat public inquiètent. Si le secteur privé semble s’adapter avec une certaine agilité, stimulé par la dynamique entrepreneuriale, le secteur public reste, lui, prisonnier de lourdeurs institutionnelles et de moyens humains et financiers limités. Ce déséquilibre freine l’harmonisation des efforts de digitalisation à l’échelle nationale.

Autre constat, la fracture numérique persiste. L’étude pointe des inégalités profondes selon les régions, les catégories sociales, les générations et les genres. Des écarts qui continuent d’exclure une partie de la population tunisienne des bénéfices de la digitalisation, sapant ainsi les fondements d’une démocratie réellement inclusive.

Sur le plan institutionnel, le cadre juridique actuel semble dépassé par la rapidité des mutations technologiques. Cette inadéquation entrave l’émergence d’une gouvernance innovante, entrave la sécurisation des données personnelles, et freine la mise en œuvre de politiques publiques participatives.

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