Kamel Sahnoun, président de l’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT), a déploré la fuite des compétences nationales, sans que la Tunisie puisse en bénéficier en retour.
S’exprimant sur les ondes d’Express FM, il a souligné qu’il est alarmant de constater que 6 500 de ces professionnels quittent le pays annuellement pour exercer à l’étranger, laissant seulement environ 2 000 ingénieurs sur le territoire tunisien.
Le président de l’OIT a mis en exergue le nombre d’ingénieurs formés chaque année en Tunisie, tant dans les écoles publiques que privées, atteignant un total de 8 500 ingénieurs.
Dans cette optique, il a vivement appelé à une mobilisation des structures étatiques pour mettre en place des mécanismes visant à préserver les compétences locales en Tunisie.
De plus, Sahnoun a souligné l’importance d’encourager les ingénieurs à créer leurs propres entreprises et startups afin de rivaliser avec les entreprises internationales en exportant leurs produits et services.
En vue d’améliorer la qualité de l’enseignement en ingénierie, Kamel Sahnoun a évoqué la promulgation prochaine d’un décret visant à établir un organisme national d’évaluation et d’accréditation.
Il a également insisté sur le rôle crucial de l’État dans le contrôle et le suivi des écoles privées de formation d’ingénieurs, afin de garantir qu’elles atteignent les standards de formation des écoles publiques d’ingénieurs.
Ainsi, l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens s’engage résolument à renforcer la qualité de l’enseignement en ingénierie, permettant ainsi de retenir les compétences nationales et de promouvoir l’essor de l’économie locale dans le domaine technologique.
Par ailleurs, il a souligné que l’ordre national des ingénieurs est désormais le seul organisme responsable de l’attribution des équivalences aux diplômes délivrés par les écoles privées de formation d’ingénieurs.
Sahnoun a également annoncé qu’à la suite des visites d’inspection menées par l’Ordre dans les écoles privées de formation d’ingénieurs, pas moins de 100 docteurs ont été recrutés pour renforcer la qualité de l’enseignement.
A ce jour, une vingtaine d’établissements parmi les 28 écoles privées homologuées par le ministère de l’enseignement supérieur inscriront leurs diplômés, dont l’admission se base uniquement sur la qualité de la formation dispensée.