Déficit budgétaire et emprunts : MAC SA décrypte les enjeux financiers de la Tunisie

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L’intermédiaire en bourse, MAC SA, vient de dévoiler son analyse, « Note de conjoncture économique ».

MAC SA révèle que la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a octroyé à l’Etat, un prêt direct de 7 milliards de dinars, une mesure destinée à pallier les besoins budgétaires urgents. Cependant, cette injection de liquidités ne s’est pas traduite par une augmentation significative de la masse monétaire locale, étant donné que les fonds ont été puisés dans les réserves en devises afin de rembourser la dette extérieure de l’État.

L’analyse met également en lumière un déficit budgétaire estimé à 10,6 milliards de dinars, résultant de l’écart entre les dépenses publiques et les recettes fiscales. À cela s’ajoute un remboursement de la dette principale s’élevant à 17,9 milliards de dinars, dont 8,1 milliards de dinars nationalement et 9,8 milliards de dinars à l’étranger. Conformément à la Loi des Finances de 2024, ces montants, totalisant 28,5 milliards de dinars, seront couverts par des emprunts intérieurs de 11,7 milliards de dinars et des emprunts étrangers d’un montant équivalent à 16,4 milliards de dinars, le reste étant issu de la trésorerie.

Quant à l’inflation, l’analyse rapporte un taux de 7,5 % en février et mars 2024 par rapport à la même période de l’année précédente. Suivant la tendance baissière observée en 2021, il est prévu que le taux d’inflation se maintienne autour de 7,5 % pendant quelques mois, pour ensuite baisser à environ 7 % d’ici la fin de l’année. Cela aboutirait à un taux d’inflation moyen de 7,3 % pour l’ensemble de l’année 2024, comparé à 9,3 % en 2023.

L’analyse souligne l’importance de la composante importée dans l’inflation, en raison des pressions sur le taux de change et de l’augmentation prévue du dollar, liée au maintien du taux directeur américain à 5,25 %. Par ailleurs, l’inflation importée découle de l’augmentation de certains prix internationaux tels que le pétrole, les métaux et le sucre, bien que certains prix aient également diminué, notamment ceux des céréales. Sur le plan local, la rareté de certains produits et la multiplication des intermédiaires contribuent à l’inflation. La baisse anticipée de l’inflation devrait favoriser la stabilité du dinar et maintenir le pouvoir d’achat.

MAC SA évalue que le premier trimestre de 2024 a connu une croissance de la production modérée, impactant négativement la création d’emplois en raison du faible niveau d’investissement, tant privé que public. Les indicateurs disponibles suggèrent que malgré l’amélioration du secteur agricole, celle-ci est presque compensée par le déclin de l’industrie, ce qui se traduirait par une croissance économique relativement faible. La croissance du PIB devrait osciller entre 0,5 % et 1 % au premier trimestre par rapport à l’année précédente, représentant une légère amélioration par rapport à la croissance de 0,4 % enregistrée en 2023, mais demeurant en-deçà de l’objectif de 2 % fixé pour 2024.

Pour le reste de l’année, la Tunisie devra honorer ses engagements commerciaux et financiers en continuant à contrôler les importations, en mobilisant des financements extérieurs ou des investissements directs étrangers similaires à ceux des années précédentes, tout en maintenant la stabilité des prix internationaux. Cette stratégie vise à préserver les réserves de change, éviter le rééchelonnement de la dette extérieure et maintenir la crédibilité du pays.

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