Décryptage des salaires en Tunisie : Qui gagne quoi et pourquoi ?

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L’Institut National de la Statistique Tunisie

L’Institut national de la statistique (INS), a dévoilé les résultats de son enquête biannuelle intitulée « Emploi et Salaires dans les Entreprises en 2022 ».

Cette enquête est une étude structurelle menée à travers des questionnaires directs auprès d’un échantillon aléatoire d’entreprises sélectionnées à partir du Répertoire National des Entreprises (RNE).  Elle vise à collecter des informations sur l’évolution de l’emploi, les mouvements au sein des catégories professionnelles ainsi que la ventilation des salaires bruts versés chaque année. Cette enquête permet également d’analyser la durée de l’activité et du travail au sein des entreprises.

Secteur bancaire et des assurances : Les salaires les plus avantageux  

Les métiers dans le secteur financier et des assurances demeurent parmi les plus lucratifs en Tunisie, avec des salaires moyens substantiels pour les employés. Les cadres dans ce domaine touchent un salaire de base moyen de 3 258 dinars, soit 708% du salaire minimum interprofessionnel garanti de 2022, établi à environ 460 dinars. Les professionnels intermédiaires ainsi que les employés et les ouvriers dans le même secteur bénéficient également de rémunérations considérables. Les professionnels intermédiaires perçoivent en moyenne 2 304 dt (501% du SMIG), les employés 1 857 dt (404% du SMIG) et les ouvriers 1 112 dt (242% du SMIG).

Des rémunérations attrayantes pour les professionnels de l’immobilier, de l’extraction industrielle et des technologies de l’information et de la communication

Dans le secteur de l’immobilier, les cadres gagnent en moyenne 2 550 dt (554% du SMIG), tandis que les ouvriers touchent environ 770 dt (167% du SMIG).

Pour l’extraction industrielle, les chiffres oscillent entre 2 351 dt (511% du SMIG) pour les cadres et 781 dt (170% du SMIG) pour les ouvriers. Quant aux travailleurs de l’information et de la communication, leurs salaires vont de 2 329 D (506% du SMIG) pour les cadres à 618 D (134% du SMIG) pour les employés.

Les enseignants, toujours en quête de reconnaissance salariale

En revanche, les enseignants figurent parmi les moins bien rémunérés, avec des salaires plafonnant à 1 165 dt pour les cadres, 765 dt pour les professionnels intermédiaires, 682 dt pour les employés et 502 dt pour les ouvriers.

Énergie, Hôtellerie et Bâtiment : Les défis des secteurs à la traîne en rémunération

Les travailleurs des secteurs de la production d’électricité, du gaz, de la distribution d’eau ainsi que ceux de l’hébergement, de la restauration et de la construction connaissent également des rémunérations modestes, avec des salaires oscillants respectivement entre 1 467 dt et 679 dt pour les cadres et les employés.

Seulement 7,5% des Tunisiens perçoivent des salaires dépassant les 1 000 dinars

L’analyste financier, Bassem Ennaifer, a partagé ses observations sur les résultats d’une révélant que seulement 7,5% des Tunisiens perçoivent des salaires dépassant les 1 000 dinars.

Il a souligné que le salaire de base moyen en Tunisie équivaut à deux fois le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). Cependant, il a ajouté que cette rémunération est considérée comme faible face à la montée des coûts de la vie, ce qui accentue les difficultés financières des ménages.

Selon l’analyste, cette situation découle des décisions stratégiques prises dans les années 70 pour positionner le pays comme une destination à bas coût de main-d’œuvre. Malheureusement, les ajustements salariaux n’ont pas suivi l’augmentation significative des prix au cours de la dernière décennie, créant ainsi un déséquilibre économique.

En ce qui concerne la disparité entre le secteur public et privé, Ennaifer a noté une nette augmentation des salaires dans le secteur public, contrairement au secteur privé qui n’a pas connu une évolution similaire.

Cependant, malgré ces défis, il a souligné que les salaires en Tunisie continuent d’attirer les investissements étrangers. Toutefois, il a souligné que les investisseurs prennent également en compte d’autres facteurs tels que le coût social et fiscal avant de s’engager dans le pays.

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