Chiheb Ben Aissa : «Explorer des approches marketing digital basées sur des best practices nord-américaines.»

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Chiheb Ben Aissa

Interview avec Chiheb Ben Aissa, Founder & CEO de Zerda Digital.

Zerda Digital, vous êtes bien caché?! Qui est Zerda Digital, et qui est Chiheb Ben Aissa?

Je ne dirais pas qu’on est caché. On n’a tout simplement pas communiqué notre présence

Alors Chiheb Ben Aissa, c’est moi. LOL Je suis le fondateur du Groupe Zerda. J’ai étudié en Tunisie, où je suis né, et en France, où j’ai commencé ma carrière en marketing avant de vivre au Canada. 

Après une quinzaine d’années à travailler avec des PME et de grands groupes à l’international — le dernier étant Accenture —, j’ai initié une start-up dans le sport, que j’ai dû laisser tomber. Ma fibre entrepreneuriale restant vive, j’ai posé la première brique du Groupe Zerda avec l’agence marketing Zerda Digital, en 2016 à Montréal. 

Au début, je réalisais des missions-conseil auprès du top management d’entreprises pour déployer des stratégies marketing à composante digitale et former leurs équipes. Puis, l’idée a germé : et si j’élargissais l’offre? Tout de suite j’ai pensé à la Tunisie. J’ai toujours voulu créer quelque chose en Tunisie. Même si je vivais à l’étranger, l’attachement restait fort — et ça me donnerait l’occasion de revenir souvent!

Beaucoup m’ont déconseillé. On me suggérait de trouver un prestataire local pour sous-traiter. Or je voulais monter mon équipe. Créer une agence boutique entre le Canada et la Tunisie, selon les normes nord-américaines, avec un mélange de profils seniors et des clients ciblés.

L’accent c’était le marché nord-américain. On regarde aussi pour l’Europe. On est aussi bien ouvert à des collaborations avec des sociétés tunisiennes qui souhaitent explorer des approches marketing digital basées sur des best practices nord-américaines. 

Quels sont vos piliers stratégiques chez Zerda Digital?

Selon moi, il y a deux incontournables au marketing aujourd’hui : les datas et la technologie. Si on n’aime pas les math et la techno, on est mal barré pour travailler en marketing! LOL 

À la différence de bien des agences, on part du digital pour inclure les autres sphères du marketing — et non l’inverse. On pourrait aussi se présenter comme une agence de marketing technologique. L’écosystème technologique marketing — le «Martech» — comprend plus de 9900 solutions! On aide donc nos clients à s’y retrouver. On les amène à bien utiliser la technologie en collectant et en interprétant les datas pour déployer et ajuster leur stratégie.

Est-ce que Zerda Digital a été impactée par la pandémie de Covid-19?

On était bien équipé pour faire face au changement. On a basculé en mode télétravail facilement et on s’est aperçu que cette crise allait être l’occasion de tester notre agilité. La Covid a mis en lumière l’efficacité de notre équipe, mais aussi la possibilité de travailler avec nos clients à distance.

Juillet 2021, on a donc pris la décision en famille de revenir en Tunisie. La majorité de nos clients restent nord-américains, ce qui m’amène tout de même à voyager pas mal entre nos deux bureaux, celui de Tunis et celui de Montréal.

D’après vous, pourquoi vos clients choisissent-ils Zerda?

Jusqu’à présent, c’est le bouche-à-oreille qui mène les clients vers nous.

Ça peut sonner cliché, mais on s’est aussi aperçu à quel point la dimension humaine est centrale. On travaille avec de petites startups comme avec des clients Fortune 500, et notre «culture de transparence» est souvent saluée. Plusieurs clients deviennent des amis, et du coup leur réussite devient notre réussite. On les connaît personnellement et idem pour eux. On se soutient dans les succès comme dans les défis. Je pense aussi que c’est ce qui fait qu’on leur donne le meilleur de nous et que la relation s’inscrit dans la durée.

Des bureaux dans deux pays, des clients de toutes tailles… Zerda Digital c’est plus David ou Goliath finalement?

Je crois qu’on peut être les deux! LOL

Dans le monde anglo-saxon, on utilise l’expression «underdog» pour désigner celui ou celle qu’on ne voit pas venir et qui surprend. En ce sens, Zerda Digital jusqu’à présent ça a été un David…

Lorsque de «gros clients» nous choisissent, on saute dans l’arène en restant nous-mêmes, en étant francs dans nos conseils et en cultivant l’éclairage décisionnel. C’est peut-être aussi parce qu’on travaille avec sérieux sans se prendre au sérieux, mais plusieurs clients soulignent notre combinaison d’intelligence et d’authenticité. Jusqu’à présent, ça semble nous réussir; on a eu le privilège de travailler directement avec des CMO et CEO sur des projets d’envergure.

Ce qu’on veut c’est de continuer à grandir en développant nos muscles de Goliath — l’équivalent d’être reconnu comme un joueur sur qui compter. Mais on veut grandir en cultivant notre David intérieur, en conservant l’agilité et la justesse qui ont fait de Zerda Digital un partenaire stratégique.

Comment voyez-vous le rôle d’une agence marketing aujourd’hui?

Le marketing est plus éclaté que jamais. L’expansion d’Internet a bouleversé les repères. La numérisation a ouvert le champ des possibles. On peut réaliser des projets de façon plus agile. Et on peut mieux mesurer pour aiguiller les choix stratégiques. Or, cette «caverne d’Alibaba» peut dérouter. On peut s’éparpiller et dilapider ses acquis!

Aujourd’hui, dans ce contexte à haute teneur technologique, il faut s’appuyer plus que jamais sur le capital humain. L’éventail des possibilités annoncées par «l’artificial intelligence» est un bon exemple. Le différenciateur phare pour une agence de marketing, sa valeur ajoutée, repose sur la «human intelligence» : le savoir-faire de ses membres, leur curiosité et leur capacité à développer et exécuter des solutions marketing 360 qui génèrent des résultats en optimisant les ressources.

À mon avis, notre rôle loge à la croisée du capital humain et du capital technologique. Les agences marketing qui contribueront le plus au succès de leurs clients sont celles qui atteindront l’équilibre optimal entre ces deux pôles.

Vous avez mentionné le Groupe Zerda. Il y a Zerda Digital et quoi d’autre?

En recrutant en Tunisie, on a réalisé que les formations digital marketing d’ici sont plus théoriques. Plusieurs focalisent sur le community management. On a donc développé un programme de formation pour les juniors qui entrent chez nous, et ça commence par revoir les fondamentaux du digital marketing.

Nos clients peuvent dépenser des centaines de milliers de dollars, voire des millions. Il faut être solide. C’est là qu’est venue l’idée de lancer Zerda Academy, un autre volet du Groupe Zerda.

Les formations Zerda Academy combinent théorie et pratique et s’appuient sur notre expérience concrète avec des clients nord-américains. On se base sur des cas réels, auxquels on arrime des best practices. On se donne aussi pour mission de vulgariser le «digital marketing». Le community management c’est important, mais c’est un pilier parmi d’autres.

On offre des formations en digital marketing et en Design UX/UI; les deux en format «starter» et «advanced». On veut aussi proposer une formation WordPress et des sujets plus pointus. Qualité avant quantité par contre, et ça commence par nos formateurs. Nos publics cibles incluent des professeurs, étudiants, entrepreneurs et professionnels en digital marketing. On a aussi commencé à packager des formations B2B, et le feedback est très positif.

Une autre brique du Groupe Zerda c’est Zerda Tech. Cette branche a pour mission de collaborer avec des sociétés canadiennes pour monter des équipes offshores, ici en Tunisie, et créer un pont pour le capital humain entre le Canada et la Tunisie.

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