Chambre syndicale des Conditionneurs d’huiles alimentaires : « Nous ne sommes pas responsables de la pénurie d’huile végétale subventionnée »

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Mokhtar Ben Achour président de la Chambre syndicale des Conditionneurs d'huiles alimentaires

Lors d’une réunion tenue le mercredi 12 février 2020, au siège de l’UTICA, en présence des propriétaires des usines de conditionnement de l’huile végétale subventionnée, le président de la Chambre syndicale des Conditionneurs d’huiles alimentaires, Mokhtar Ben Achour, a donné un aperçu sur la situation de ce secteur et les graves problèmes auxquels celui-ci fait face, particulièrement en cette période de crise. Une crise dont les sociétaires n’en portent aucune responsabilité.

Au cours de son intervention, Ben Achour a mis l’accent sur trois points essentiels autour de cette crise, le premier touchant les 45 usines de conditionnement d’huiles alimentaires subventionnés qui sont presque au chômage technique, leur avenir et celui des quelque 10 mille employés direct et indirects qui s’y activent étant plus que jamais menacé.  

En effet, les propriétaires de ces usines n’arrivent plus à honorer leurs engagements vis-à-vis des banques, des fournisseurs, de la CNSS, et évidemment envers leurs ouvriers, cela en raison du non approvisionnement des usines, depuis le 25 janvier dernier, de la part de l’Office Nationale de l’Huile, qui, à son tour, n’aurait pas été approvisionné par les fournisseurs étrangers ou tunisiens.

D’ailleurs, ces pénuries d’approvisionnement en huile végétale n’ont cessé de se multiplier depuis plusieurs années, et ce, pour diverses raisons dont le non approvisionnement des usines de production d’abord, ainsi que les problèmes de distribution.

Le deuxième point évoqué par Ben Achour, touche le consommateur dont le pouvoir d’achat s’est de plus en plus érodé et qui est en fin de compte la principale victime de ce problème puisqu’il n’arrive pas à s’approvisionner dans les commerces en huile végétale subventionnée dont le prix du litre est fixé à 900 millimes, alors que les huiles disponibles sur les étals coûtent au moins quatre fois plus.

Une majorité de citoyens, devenus pauvres ou au seuil de la pauvreté et largement dépendant de ce produit de première nécessité, n’en dispose plus et que ceux-ci ne peuvent se permettre les autres produits emballés trop chers pour leurs bourses.  

Sans oublier que si l’un des maillons de la chaîne de production et de distribution de cette huile n’arrive plus à assurer son rôle, entre usines de conditionnement, grossistes et détaillants, il n’est plus possible de mettre cette huile sur le marché.

Le troisième volet présenté par le Président de la Chambre a trait au rôle du ministère du Commerce qui, au nom de la lutte contre la spéculation et la contrebande, mène une campagne sans merci contre les propriétaires des usines de conditionnement, entre-autres des campagnes de contrôle sanitaire injustifiées alors qu’ils sont pratiquement au chômage, avec procès-verbaux et affaires en justice au bout du compte. 

Cela en plus de la diabolisation des opérateurs du secteur auxquels l’Etat tient à faire porter la responsabilité de la crise, la fausse propagande à leur encontre et la désinformation, le ministère de tutelle affirmant que le produit en vrac est disponible mais que sa distribution ne se fait pas dans les normes, ces opérateurs assurant pour leur part que la quantité livrée actuellement ne peut couvrir que les besoins de deux journées seulement.

Les présents ont relevé à leur tour les nombreuses difficultés et de tout ordre auxquelles ils font face, assurant leur disposition à fournir le marché en cette huile subventionnée et à satisfaire la demande des consommateurs dès lors que l’Etat, par le biais du ministère du Commerce, les fournit en quantité suffisante et d’une manière régulière du produit en vrac, précisant que leur quota actuel remonte à 2010, avec les mêmes marges bénéficiaires et coûts financiers de production et de transport.

Ils ont affirmé qu’effectivement, comme l’avait évoqué le Président de la Chambre, leurs soucis se portent en premier lieu vers le citoyen, le consommateur, qui n’arrive plus à disposer de cette huile subventionnée au quotidien, en plus d’autres produits hors d’atteinte, ce qui pourrait avoir de fâcheuses conséquences sur la situation sociale.

En conclusion, les propriétaires des usines de conditionnement présents ont  exprimé leur prédisposition à arrêter toute production de cette huile végétale subventionnée et la fermeture de leurs usines au cas où l’Etat et l’autorité de tutelle ne trouvent pas de solutions définitives et radicales à cette crise dont ils ne portent aucune responsabilité ont-ils insisté encore une fois.

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