CCM : Comment relancer l’investissement en Tunisie ?

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En tant qu’organisation comptant parmi ses membres plusieurs investisseurs étrangers en Tunisie, le Conseil des Chambres Mixtes (CCM), a manifesté ses craintes et appréhensions concernant l’investissement en Tunisie.

La Tunisie propose des avantages et opportunité de taille pour les investisseurs

Pourtant, le Conseil rappelle que la Tunisie propose des avantages et opportunité de taille pour les colocalisations des chaînes de valeurs.

En effet, la Tunisie permettrait d’optimiser la réindustrialisation de l’Europe qui connait des augmentations incessantes des coûts de production et joue le rôle de passerelle en Afrique, en développement ou co-développement avec des partenaires étrangers.

Les failles freinant l’investissement et la croissance

Des difficultés à retenir les investisseurs étrangers présents en Tunisie, des inquiétudes quant à l’attractivité des nouveaux investisseurs et une concurrence devenue agressive de pays compétiteurs plus attractifs sur la communication et le marketing : l’investissement en Tunisie semble au plus mal, selon le constat du CCM.

Le Conseil souligne, par ailleurs, l’ampleur des difficultés des finances publiques et le peu de solutions offertes en cette période de crise touchant non seulement en Tunisie mais également ses partenaires économiques qui connaissent des taux d’inflation à deux chiffres.

Notant une plus forte pression sur le secteur, le CMM pointe du doigt les mesures gouvernementales, les procédures trop lourdes, un cadre juridique peu encourageant et des lois de finances non adéquates.

Dans ce contexte, comment relancer l’investissement en Tunisie ?

Afin de remettre en perspective les facteurs d’attractivité de la Tunisie, le CCM estime qu’il faut agir sans délais pour relancer les moteurs de l’investissement à travers un partenariat effectif public privé, basé sur la confiance, la transparence et le contrôle.

Le CCM propose également une relecture urgente de la loi de finances 2023 avec des réformes plus globales et équitables, avec l’élargissement de la base de taxation et non l’augmentation des taux d’imposition et de nouvelles taxes de solidarité.

Il est nécessaire de prendre en considération les réserves manifestées par les représentants du secteur privé (UTICA, CONECT, Ordre des experts-comptables, Ordre des avocats, etc.), souligne le Conseil.

Dans ce contexte, l’organisation invite à mettre en place plus de moyens de contrôle à l’encontre des faux forfaitaires, réduire le champ du secteur parallèle par plus de digitalisation et la mise en place des plateformes annoncées, accélérer les textes d’application de la loi sur l’auto-entreprenariat et une révision à la baisse de la fiscalité des personnes physiques pour une plus grande adhésion.

Pour le CMM il est impératif d’annuler les dernières mesures prises le 17 octobre 2022 visant à restreindre les importations qui ont eu des effets immédiats négatifs notamment sur les opérateurs économiques organisés d’une part et sur les partenaires économiques de la Tunisie.

Pour répondre aux objectifs des pouvoirs publics et assainir le secteur des importations anarchiques et abusives, le gouvernement doit se charger de la mise en place d’une plateforme, payante ou gratuite, pour enregistrer les importateurs qui se conformeront à des prérequis de transparence, de professionnalisme et de traçabilité.

Le CMM pointe également du doigt l’article 52 de la loi de Finance 2022 et propose d’alléger les conditions d’abandon du régime suspensif et de garder ce régime exclusivement au profit des « bons élèves » avec l’accélération de la mise en place d’une plateforme pour la gestion de toute la chaîne de suspension de la TVA au profit des exportateurs.

Il est primordial de promouvoir l’investissement dans le secteur de l’Energie (hydrocarbures et renouvelable) en changeant l’approche actuelle, que le CMM juge lourde en procédures et conflictuelle vis-à-vis des opérateurs et investisseurs étrangers.

Il s’agit également d’alléger les formalités de constitution des bureaux de liaison des sociétés étrangères.

Cela permettra de renforcer le positionnement de la Tunisie comme premier choix par les entreprises opérant sur des marchés étrangers de proximité.

Par ailleurs, le Conseil estime que l’Instance Générale de Partenariat Public Privé devrait avoir plus de liberté afin de prendre des initiatives permettant d’attirer les grandes entreprises dans le cadre de conventions spécifiques, en leur accordant des avantages conséquents à l’instar de pays comme la France, le Maroc et la Tunisie par le passé, au profit du secteur aéronautique.

 

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