Carte Vitale : Une solution pour certains, un casse tête à mettre en œuvre pour l’Etat

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Carte Vitale en Tunisie

Depuis deux ans, l’annonce de son lancement a été perçue comme une innovation dans les deux secteurs de la santé et du numérique. Une carte magnétique de soins permettant le remboursement des frais relatifs aux soins par la sécurité sociale. C’était même le fer de lance des ministres, des affaires sociales et des Technologies de la communication et de l’Economie numérique de l’époque.

Après les multiples reports de sa mise en circulation et des différentes spéculations ayant entouré celui-ci, cette carte qui remplacera le traditionnel carnet de soins sera disponible à partir du premier trimestre de 2019, d’après les dernières informations communiquées par le ministère des affaires sociales.

Cette nouveauté représente certes, une solution à la multitude de difficultés dont souffre notre système de santé et de sécurité sociale, mais ce système là, a-t-il été préparé à une telle technologie ? Aujourd’hui, au sein de nos structures de santé, publiques et privées, de nos pharmacies et des cabinets de consultation des médecins, bénéficions-nous de l’infrastructure et des équipements nécessaires pour accueillir cette technologie ?   

La réalité est toute autre, car l’ensemble des conditions de réussite de cette initiative innovante n’est pas encore réuni. Les délais de mise en service seront difficilement respectés, et les différentes parties prenantes ne se sont pas encore mis d’accord sur une formule commune permettant d’optimiser l’usage de cette carte. L’intérêt de cette carte dépasse largement le simple fait d’éviter à faire la queue aux guichets de la CNAM. Elle peut, en effet, participer activement à une centralisation inédite des toutes les données relatives aux affiliés de la CNAM. Ce qui mettra fin à l’éparpillement et la négligence entachant l’action de ses différents services.

Mis à part le fait consistant en la simplification des démarches de remboursement et de leur informatisation, comme en France, cette carte permettrait, grâce à dispositif électronique, de régler uniquement, auprès des prestataires de services de santé la part non remboursée par la sécurité sociale. D’autant plus que l’innovation majeure de cette cartes, c’est la conservation de toutes les données relatives aux soins de santé. Ce qui permettra, peut-être et enfin, à l’Etat d’établir une base de données centralisée et complète regroupant toutes les informations relatives aux affiliés de la CNAM. Pareil pour les pharmaciens qui auront, grâce à cette carte un accès à un historique clair et détaillé du patient.

Les avantages de cette technologie sur les plans, institutionnel et organisationnel, ne se comptent pas. Ce sont surtout les préparatifs structurels, organisationnels et promotionnels qui font défaut. Espérons que l’Etat parvienne à pallier ces lacunes rapidement. Dans le cas contraire, une mise en circulation  progressive de cette technologie serait plus adéquate.

Maher Ben Romdhane

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