C comme climat, C comme catastrophe !

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Impact de la pollution sur le climat, on joue avec le feu !

Outre l’évolution de la situation épidémiologique du Covid-19 dans le monde, nous faisons face, ces derniers temps, à une avalanche de phénomènes climatiques sans précédent : Hausse de la température et vagues de chaleur infernales dans plusieurs pays dont la Tunisie et le Canada, accentuation des tempêtes et des  inondations en Allemagne et en Belgique, augmentation du niveau des océans, sécheresse extrême dans l’ouest de l’Amérique du Nord, multiplication des incendies en Algérie, Turquie, le Liban, la Grèce, la Tunisie, famine à Madagascar… 

C’est dans ce contexte alarmant que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a rendu public, en date du 9 août 2021, son rapport autour du changement climatique sur notre globe.

Ce rapport consiste à présenter l’évaluation et la compréhension physique du système et du changement climatique, rassemblant les dernières avancées de la science du climat et combinant plusieurs données.

Le constat est sans équivoque, la situation est catastrophique et les prévisions sont terrifiantes.

D’après Les scientifiques du GIEC, le réchauffement planétaire de 2°C sera dépassé au cours du 21ème siècle. D’autre part, la réalisation des objectifs de l’accord de Paris de 2015 sera «hors de portée» sauf en cas de réductions rapides et profondes des émissions de CO2 et d’autres gaz à effet de serre. 

Selon ce rapport : « Depuis 2011, la concentration du gaz à effet de serre a continué d’augmenter dans l’atmosphère, jusqu’à atteindre, en 2019, son plus haut niveau depuis au moins 2 millions d’années ! » Pour le CO2, c’est la plus haute concentration « depuis au moins 800.000 ans ! »

Se basant sur le paléoclimat, étant la science qui étudie les climats passés et leurs variations, ces observations, ont mené à une certitude : ce sont les activités humaines qui sont à l’origine du réchauffement climatique. « Les activités humaines affectent toutes les composantes du système climatique, certaines d’entre elles réagissant pendant des décennies et des siècles. »

Le GIEC a aussi précisé que « Toutes les régions vont vivre plus de répercussions du changement climatique. Certaines seront même irréversibles pour des siècles voire des millénaires, en particulier concernant la température des océans, la fonte des glaciers ou encore la montée du niveau de la mer. »

Au cœur de la problématique climatique, La Saison Bleue appuie là où ça fait mal 

Lors de la dernière édition du Forum Mondial de la Mer Bizerte (FMMB), organisé par La Saison Bleue et tenu en juillet 2020, plusieurs experts et scientifiques ont alerté sur la gravité des répercussions de la détérioration de la nature.

Peter Thomson, Envoyé spécial pour les océans à l’Organisation des Nations-Unies (ONU), avait dans ce contexte affirmé lors du FMMB : «On se trouve face à deux routes qui divergent, deux alternatives entre la voie de l’existant basée sur le profit et engendrant un niveau incroyable de production et de destruction massive de la nature ou celle de l’écologie et de la durabilité.» Selon M. Thomson, des rapports récents émanant du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (UNEP) ont fait état d’une augmentation de l’émission de gaz à effet de serre d’1,5°C, ce qui a causé un réchauffement de la terre de +3,4°C, pouvant atteindre +3,9°C vers la fin du siècle. Une telle évolution nous mènerait vers une catastrophe pour la vie sur terre !

Intervenant également à notre Forum de 2020, Petteri Taalas, Secrétaire général de l’Organisation Mondiale de Météorologie (OMM) avait affirmé : « Les océans font partie intégrante du système climatique. «On ne sépare plus les notions de temps, climat, eau et océan.»

Selon M. Taalas, les océans sont considérés comme des puits de carbone et avec l’épuisement des ressources fossiles, l’océan aura besoin de plusieurs années pour se rétablir. Il est désormais connu que l’eau des océans est presque à 25% plus acide que ce qu’elle était avant l’époque de l’industrialisation. En outre, l’injection de l’acide sulfurique en mer provoque une acidification continue des océans.

Pour l’OMM, on constate que beaucoup de catastrophes naturelles sont liées à la détérioration des eaux et engendrent la multiplication, l’aggravation et l’expansion des tempêtes tropicales, dans de nouveaux endroits d’une manière inhabituelle et inattendue. Les cyclones, ouragans et inondations sont de plus en plus fréquents, de plus en plus forts et touchent de plus en plus de régions.

S’agissant en particulier de la situation en Méditerranée, Gilles Lericolais, Président de l’European Marine Board avait affirmé que le réchauffement climatique grimpe de 20% plus rapidement qu’ailleurs, enregistrant une augmentation de 0,4°C par décennie et ce, depuis 1985. Le niveau de la mer continue aussi d’augmenter beaucoup plus vite que les océans, puisqu’elle gagne en moyenne 3 millimètres par an sur 20 ans. Ainsi, selon M. Lericolais, les prédictions du «Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat» (IPCC) pour la fin du siècle sont inquiétantes, car on prévoit une hausse de température entre 1,73°C et 2,97°C et une augmentation de la salinité de +0,48 à +0,89 psu (Unité pratique de salinité). Ceci peut engendrer une pénétration de la mer dans les nappes phréatiques, ce qui rendrait les sources d’eau salées et causerait un problème d’accès à l’eau douce.

Tout feu tout flamme, Il est encore possible de sauver les meubles 

«Des réductions fortes, rapides et durables des émissions de méthane permettraient également de limiter l’effet de réchauffement résultant de la diminution de la pollution par les aérosols», ont souligné les scientifiques du GIEC dans le rapport cité ci-haut.

La Saison Bleue, à travers ses actions de sensibilisation, ses débats de haut niveau, que ce soit lors du FMMB, ou les webinaires du Club Bleu ou encore ceux de Hola les Meriens, constitue une source de connaissances du sujet. «Connaître pour mieux gérer» est, en effet, sa devise dans le traitement des questions maritimes et environnementales d’une manière générale et l’approche d’une économie bleue durable.

Afin de remédier aux dangers qui guettent notre planète, M. Thomson avait affirmé, qu’il nous est encore possible de suivre la voie de la gouvernance bleue. Ce choix nécessite des mesures urgentes comme le recyclage et le traitement des déchets et la rationalisation de la consommation des produits alimentaires marins. Aussi, a-t-il recommandé le remplacement des sources d’énergies fossiles par des énergies durables et renouvelables.

«Je vois de grandes promesses dans le sens d’une convergence entre les politiques, les communautés, les scientifiques et le grand public. Les gens ont pris conscience à l’ère du Covid-19 du pouvoir de la nature. Nous devons devenir plus propre, plus bleu… Et la coopération est la clé du succès», avait conclu Peter Heffernan, membre du comité de la Mission de la Commission européenne pour la santé des océans, des mers, des eaux côtières et intérieures, lors de notre Forum également.

En définitive, La Saison Bleue se dédie à un rôle de sensibilisation, de diffusion de connaissances scientifiques et se proclame une force de proposition, avec les recommandations qui émanent de ces rencontres entre les experts. La Saison Bleue prête ainsi une main forte à l’établissement d’une économie bleue durable et d’une mer saine et prospère.

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