Face à la crise liée au Covid-19 et aux énormes difficultés rencontrées par les agences de voyages agissant dans le secteur de la billetterie aérienne, la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV) appelle d’urgence le ministère du Transport à saisir l’IATA (l’Association du transport aérien international) afin qu’elle accorde un délai à toutes les agences accréditées IATA en Tunisie pour le paiement du BSP (système interprofessionnel organisant et régulant le paiement des factures des compagnies aériennes dans chaque pays) pour le mois de mars 2020.
La FTAV a informé la Direction générale de l’aviation civile de la situation qui prévaut dans le secteur et sollicite un « ordre gouvernemental » permettant de sursoir aux paiements jusqu’à la levée de la période de confinement. Sur le plan international, l’IATA ainsi que l’ECTAA (Confédération européenne des associations d’agences de voyages et de tour-opérateurs) ont également été officiellement saisies par la FTAV.
Ce délai permettrait aux agences sinistrées de pouvoir préserver leur trésorerie et assurer autant que faire se peut le salaire de leurs employés, d’autant que la plus grande partie du montant à payer à la fin du mois porte sur des titres de transport non-utilisés par les clients étant donné que leurs voyages ont été, dans la majorité des cas, reportés ou annulés.
« Les agences billettistes sont sinistrées à cause de la crise qui les a touchées de plein fouet. Les compagnies aériennes n’ont pas remboursé ces billets mais offert la possibilité de les utiliser plus tard, ce qui pose un énorme problème dans la relation client-agence de voyage » explique M. Jabeur Ben Attouche, président de la FTAV, qui prévient que les agences, bien qu’ayant honoré leurs engagements auprès des compagnies aériennes le 15 mars dernier, risqueraient d’être dans l’incapacité de payer le dû des compagnies aériennes à la fin du mois en cours et risquent de se retrouver en défaut de paiement auprès de l’IATA suite à la rigueur de ses procédures même en cette période où le cas de force majeure aurait dû primer.
« Si l’échéance n’est pas reportée, il faut s’attendre à un effondrement de tout le système mis en place affectant aussi bien l’IATA que ses clients compagnies aériennes, que les agences accréditées » a averti de son côté M. Abdelaziz Ben Aïssi, président de la Commission Transport aérien (CTA) à la FTAV, indiquant que ce secteur ne bénéficiait d’aucune ligne de crédit pour survivre.
La FTAV rappelle par ailleurs que la situation est d’autant plus délicate que les partenaires tour-opérateurs des agences tunisiennes ont également suspendu les procédures de règlement étant donné la situation prévalent en Europe et ailleurs.