La Banque Centrale de Tunisie (BCT) vient de publier un rapport détaillé sur la balance des paiements et la position extérieure globale pour 2023.
Principaux résultats
Croissance et conjoncture nationale
La croissance économique de la Tunisie est restée stagnante en 2023, à 0,0 %, après une hausse de 2,7 % en 2022. Cette stagnation s’explique par une forte contraction de la valeur ajoutée dans le secteur agricole, qui a reculé de 16,1 %, et un net ralentissement dans les industries manufacturières, dont la croissance s’est limitée à 0,5 %. En revanche, le secteur des services a connu une forte progression de 12,8 %, grâce à la reprise du tourisme et des activités connexes.
Commerce Extérieur
Les exportations tunisiennes ont atteint 62,1 milliards de dinars, enregistrant une hausse de 7,9 %. Les importations, quant à elles, ont diminué de 4,4 % pour s’établir à 79,1 milliards de dinars. Cette évolution a permis de réduire le déficit commercial à 17,1 milliards de dinars, contre 25,2 milliards en 2022. Le taux de couverture des importations par les exportations s’est ainsi amélioré, atteignant 78,4 %.
Les échanges commerciaux tunisiens restent dominés par l’Union européenne, qui représentent 70,3 % des exportations totales et 43,5 % des importations. La balance commerciale avec cette région a enregistré un excédent de 9 182 millions de dinars tunisiens (MDT), en nette par rapport à 2022. Les exportations vers l’UE ont augmenté de 12,3 %, tandis que les importations ont reculé de 8,1 %.
Les pays de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) ont absorbé 7,7 % des exportations tunisiennes, consolidant leur position en tant que deuxième partenaire commercial. Parmi les autres régions, les pays européens hors UE et les pays asiatiques non arabes ont respectivement assuré 18,3 % et 16,9 % des importations totales
Tourisme et revenus
Les recettes touristiques ont fortement augmenté, s’établissant à 6,9 milliards de dinars, soit une hausse de 27,7 % par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, les transferts des Tunisiens résidant à l’étranger ont progressé de 5,4 %, totalisant 8,8 milliards de dinars. Ces deux composantes ont contribué à renforcer les flux en devises.
Les transferts des Tunisiens résidant à l’étranger ont totalisé 8,8 milliards de dinars, en hausse de 5,4 %. Ces flux proviennent principalement des pays européens (88 % du total), avec la France en tête. Les pays du Golfe, notamment l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, représentent une part significative des envois de fonds.
Balance courante
Le déficit courant a considérablement diminué pour s’établir à 3,5 milliards de dinars, représentant 2,3 % du PIB, contre 12,3 milliards de dinars et 8,8 % du PIB en 2022. Cette amélioration s’explique par la réduction du déficit commercial et la consolidation des excédents dans la balance des services.
Investissements et financements
Les investissements directs étrangers (IDE) ont enregistré une hausse de 8,2 %, atteignant 2,4 milliards de dinars. Le compte financier, bien qu’encore déficitaire, a nécessité un financement nettement réduit de 1,3 milliard de dinars, contre 9,1 milliards en 2022. Les réserves de change ont également augmenté, atteignant 26,4 milliards de dinars, soit l’équivalent de 120 jours d’importation, contre 22,9 milliards et 100 jours d’importation en 2022.
L’Union européenne demeure le principal investisseur avec 69,2 % des flux, en hausse de 14 %. La France, l’Allemagne et l’Italie figurent parmi les principaux contributeurs. Les investissements en provenance des pays du Golfe ont également augmenté, représentant 15,3 % des ID
Dettes extérieures
La dette extérieure à long terme a diminué, représentant 52,1 % du revenu national disponible brut (RNDB), en raison d’une baisse des emprunts extérieurs et d’un renforcement des remboursements de la dette.
Les paiements au titre de la dette extérieure sont majoritairement destinés aux organismes internationaux (50,6 %) et aux marchés financiers (24,6 %). Les contributions de l’Union européenne et des pays arabes restent notables, représentant respectivement 10,8 % et 9,4 % des paiements.