Banque Mondiale : La région MENA a entamé 2023 sur une dynamique de croissance solide

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La Banque Mondiale estime dans son dernier rapport, que la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) a entamé l’année 2023 sur une dynamique de croissance solide, mais qui marque le pas.

Les pays exportateurs de pétrole, qui ont bénéficié d’une croissance élevée pendant dix ans et d’un faible taux de chômage l’année dernière, ont annoncé des réductions de leur production pétrolière. Quant aux économies importatrices de pétrole, elles sont en butte à plusieurs difficultés, en particulier une inflation élevée, et leur croissance s’est nettement ralentie en 2023.

Étant donné que l’effet d’aubaine de l’envolée des cours pour les exportateurs s’estompe et que la demande mondiale fléchit, la production pétrolière a rapidement chuté par rapport aux hausses à deux chiffres de la fin 2022. En Arabie saoudite, la croissance de la production a été freinée, passant d’augmentations à deux chiffres à la mi-2022 à 3,9 % au premier trimestre 2023, soutenue par les activités non pétrolières. Au Qatar, l’économie s’est ralentie début 2023 après avoir enregistré au dernier trimestre 2022 une croissance au plus haut depuis dix ans, tirée par la Coupe du monde de football.

Les pays qui importent du pétrole ont pâti de la poursuite de conditions défavorables en 2023, l’inflation médiane des prix à la consommation atteignant des niveaux jamais observés depuis plus de dix ans au cours du premier semestre de l’année. En Égypte, l’accès limité aux devises étrangères et le passage à un taux de change plus flexible ont fait perdre à la monnaie nationale environ la moitié de sa valeur entre le début de l’année 2022 et mai 2023. La hausse des prix, les difficultés à se procurer des intrants importés et le ralentissement de la demande mondiale ont pesé sur l’activité, et la production industrielle (hors pétrole) s’est contractée au cours de l’année et jusqu’en janvier. Au Maroc, la sécheresse persistante et l’inflation élevée fragilisent la croissance, le chômage ayant dépassé son pic pandémique en mars 2023.

Perspectives : La croissance dans la région MENA devrait ralentir à 2,2 % en 2023, avec des révisions à la baisse par rapport aux projections de janvier, tant pour les pays exportateurs qu’importateurs de pétrole.

Le niveau de production devrait toutefois rebondir en 2024 pour atteindre 3,3 %, dans la mesure où l’inflation et les turbulences mondiales s’atténueront et que la production de pétrole augmentera.

La croissance des exportateurs de pétrole devrait ralentir à 2,0 % en 2023, soit une baisse significative par rapport aux prévisions d’il y a seulement six mois, avant de rebondir à 3,2 % en 2024. Les baisses de production pétrolière annoncées en 2023 et qui devraient être progressivement supprimées en 2024 expliquent en grande partie cette révision. En Arabie saoudite, les réductions de la production de pétrole devraient entraîner une stagnation de l’activité industrielle et des exportations, avec un ralentissement de la croissance qui devrait s’établir à 8,7 % en 2022 et à 2,2 % en 2023, et une contraction du secteur pétrolier cette année. Les perspectives pour l’Iraq et les Émirats arabes unis ont été revues à la baisse en 2023 et à la hausse en 2024.

Les économies importatrices de pétrole continuent d’être en butte à des difficultés internes et leur croissance devrait donc ralentir pour atteindre 3,4 % en 2023, soit une baisse de 0,7 point de pourcentage par rapport à janvier. En Égypte, la croissance devrait tomber à 4,0 % au cours de l’exercice 2022/2023 (juillet-juin), en raison du durcissement des politiques, de la forte dépréciation de la monnaie et de l’augmentation des coûts de production. Au Maroc, la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 2,5 % en 2023 contre 1,1 % l’année précédente, grâce à la résilience du tourisme et de l’industrie automobile. En revanche, des conditions météorologiques défavorables retarderont la normalisation de la production agricole après plusieurs années consécutives de sécheresse.

Risques : Les perspectives restent essentiellement orientées à la baisse, l’impact des différents risques étant nettement plus défavorable aux importateurs de pétrole qu’aux pays exportateurs. Les économies importatrices de pétrole sont vulnérables aux changements significatifs des humeurs du marché, compte tenu de leur niveau d’endettement public plus élevé et de leurs réserves de change plus limitées. Les pays exportateurs demeurent quant à eux très dépendants des recettes pétrolières, et toute initiative mondiale visant à accélérer la transition vers les énergies vertes pourrait les exposer à un recul inattendu de la demande de combustibles fossiles

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