
Sidi Ould Tah a officiellement pris ses fonctions à la tête du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Prêtant serment lundi 1 septembre, il est ainsi devenu le 9ème président de l’institution, succédant à Akinwumi Adesina, à l’issue de ses deux mandats consécutifs.
Il a été élu le 29 mai avec plus de 76 % des voix des actionnaires, plus haut taux obtenu lors d’une une première élection à la présidence de la BAD.
Avant cette nomination, Sidi Ould Tah dirigeait la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). Son expérience s’étend sur plus de quarante ans, entre institutions financières internationales, politiques économiques et gouvernance publique. Il a notamment occupé le poste de ministre de l’Économie et des Finances de la Mauritanie entre 2008 et 2015, et représenté son pays dans les conseils d’administration de la Banque africaine de développement, de la Banque mondiale et de la Banque islamique de développement.
Titulaire d’un doctorat en économie de l’université de Nice Sophia Antipolis, il a également étudié à l’université Paris VII-Jussieu et à l’université de Nouakchott, il parle couramment l’arabe, l’anglais et le français, et maîtrise également l’espagnol et le portugais.
Le nouveau président hérite d’une institution financière de premier plan sur le continent. Le Groupe de la BAD dispose d’un capital de 318 milliards de dollars, affiche depuis dix ans une notation AAA, et détient un score de transparence record de 98,8 % pour son portefeuille souverain. Entre 2013 et 2023, il a approuvé 102 milliards de dollars de financements pour soutenir des projets de développement en Afrique.
Lors de son discours d’investiture, Sidi Ould Tah a présenté les grandes lignes de son action qui se focalisera sur une écoute active, des réformes accélérées, une consolidation des partenariats et la recherche de solutions concrètes. « Nous serons la banque qui comblera les fossés entre les régions, entre les ambitions et la mise en œuvre, entre le public et le privé, entre l’urgence et la bureaucratie », a-t-il déclaré, appelant à « avancer ensemble avec unité et responsabilité ».
Il a précisé que la BAD chercherait à renforcer ses coopérations avec les gouvernements, les investisseurs privés et les partenaires internationaux afin de bâtir « un cadre financier qui serve l’Afrique selon ses propres conditions ». Il s’est également dit prêt à élargir ce réseau à de nouveaux acteurs, tels que les fonds souverains et les fonds de pension.
Par ailleurs, il a annoncé une révision rapide des modèles d’investissement, incluant un pilier consacré au financement de la paix, et a prévu d’organiser une rencontre avec l’ensemble du personnel de la Banque, qu’il a qualifié de « ressource la plus précieuse de l’institution ».