Assurance : L’ESPAF prépare le secteur aux risques de demain

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Alors que le monde traverse une succession de crises sans précédent, l’ESPAF Business School à Tunis a choisi de prendre le pouls d’un avenir incertain.

Crises sanitaires, dérèglement climatique, tensions géopolitiques ou encore menaces numériques : les repères traditionnels vacillent, les modèles s’essoufflent, et les secteurs les plus exposés, comme celui de l’assurance, doivent se réinventer.

C’est dans ce contexte complexe que l’école a organisé sa toute première conférence-débat, baptisée « Nouveaux risques, nouveaux outils », réunissant des experts internationaux et des acteurs clés de l’assurance en Tunisie.

Le monde de l’assurance se retrouve aujourd’hui en première ligne face à une instabilité globale qui s’intensifie.

Trois risques majeurs ont structuré les échanges : les dérèglements climatiques, les cybermenaces et les incertitudes géopolitiques et sanitaires. Les catastrophes naturelles s’intensifient, les crises sanitaires demeurent une menace persistante et les infrastructures essentielles sont de plus en plus vulnérables aux attaques numériques. Les cyberattaques, souvent invisibles, touchent les États, les hôpitaux, les entreprises, mais aussi les citoyens, rendant palpable une insécurité numérique grandissante. Sur le plan géopolitique, les conflits armés et les tensions économiques fragilisent les chaînes d’approvisionnement mondiales et contribuent à une inflation structurelle. À cela s’ajoute le retour de certaines maladies et une montée inquiétante des cas de cancer, autant de signaux d’alerte pour les systèmes d’assurance.

À la tribune, trois voix de référence ont croisé leurs analyses : Anis Matoussi, directeur de l’Institut du Risque et de l’Assurance, Stéphane Loisel, professeur au CNAM et titulaire de la chaire Actuariat et Science du Risque, et Rassem Ktata, président de l’Association Tunisienne des Actuaires. Modérée par le diplomate Serge Degallaix, la discussion a mis en évidence un constat partagé : les anciens schémas sont devenus obsolètes face à l’ampleur et à la complexité des risques contemporains. L’enjeu, selon les intervenants, n’est pas seulement de prévoir, mais de s’adapter à un monde où les crises ne sont plus ponctuelles, mais systémiques et interconnectées.

Face à ce tableau d’une rare densité, l’innovation apparaît comme une réponse incontournable. Intelligence artificielle, data science, outils numériques : les nouvelles technologies s’imposent dans la refonte des produits et des services d’assurance. Les algorithmes permettent d’anticiper les risques, de personnaliser les offres et de gérer plus efficacement les sinistres.

Mais cette révolution numérique, si elle ouvre de nombreuses perspectives, appelle également à la prudence. Anis Matoussi insiste sur la nécessité de garder l’humain au cœur des processus décisionnels : l’intelligence artificielle ne doit pas devenir une boîte noire incontrôlable. « L’humain devra toujours pouvoir débrancher la machine », affirme-t-il.

Au-delà de la technologie, c’est toute une culture professionnelle qui est appelée à évoluer. Les métiers de l’assurance sont en pleine mutation et les compétences d’hier ne suffisent plus à relever les défis d’aujourd’hui. La conférence a mis en lumière un besoin urgent de formation continue, d’adaptation rapide et de développement de profils polyvalents. Rassem Ktata rappelle que dans de nombreuses entreprises, la certification sur les nouveaux outils numériques conditionne désormais les primes annuelles. Il envisage même une transformation profonde du secteur, où les compagnies d’assurance deviendraient des « services intégrés », capables de proposer des écosystèmes complets et non plus de simples produits d’assurance.

Enfin, cette rencontre a également été l’occasion d’affirmer l’importance d’un dialogue renforcé entre le Nord et le Sud. L’ESPAF Business School entend jouer un rôle stratégique dans cet échange, en se positionnant comme un carrefour intellectuel entre l’Afrique, l’Europe et la Méditerranée. Pour ses responsables, la réponse aux défis globaux ne pourra émerger que d’une collaboration inclusive, capable de conjuguer innovation, expertise locale et vision internationale.

L’ESPAF Business School a été fondée en 2016 à l’initiative de plusieurs grandes compagnies d’assurance tunisiennes. Aujourd’hui, elle s’impose comme une école de référence dans les domaines de la formation en assurance et en finance. 

Elle propose quatre programmes phares : 

– Licence en Assurance et Finance 

– Licence Actuariat et assurance

– Master en Évaluation financière et valeur d’entreprise

– Master Actuariat et Data Science

L’école accorde une grande importance aux partenariats académiques à l’échelle nationale et internationale. L’ESPAF est notamment partenaire de l’Université du Mans, du Club de Paris et du Collège de Paris pour renforcer les opportunités de codiplomation de stages et de mobilité étudiante pour les apprenants.

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