Aslan Berjeb (CONECT Tunisie) : « L’IA n’est ni une menace, ni une fatalité, mais une nécessité à apprivoiser »

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Aujourd’hui, le débat traditionnel autour de l’intelligence artificielle (IA), pour ou contre, tend à s’estomper. La question n’est plus de savoir s’il faut utiliser l’IA, mais comment l’utiliser et s’adapter à son intégration croissante. Cet outil s’impose rapidement dans de nombreux secteurs et domaines, dont la gestion des ressources humaines.

A l’occasion des HR Awards Tunisie 2025, Aslan Berjeb, président de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT), a livré une analyse lucide et engagée sur l’émergence de l’IA en Tunisie.

Une nécessité à apprivoiser

Dans une déclaration exclusive accordée à Entreprises Magazine, il affirme qu’il ne s’agit ni d’une menace ni d’une fatalité, mais une nécessité à apprivoiser.

« Le monde a choisi cette approche. Soit on monte dans ce wagon et on avance, soit on sera dépassé », avertit-il.

Il affirme qu’il ne faut pas opposer la technologie aux ressources humaines, soulignant que la CONECT se positionne favorablement pour toutes technologies et avancées qui apportent des retombées concrètes et positives, que ce soit pour les entreprises, l’économie ou les citoyens.

L’IA au service de l’humain

Pour Aslan Berjeb, l’IA n’a de sens que si elle est pensée comme un outil au service de l’humain. « Si elle est bien utilisée, en respectant toujours l’humain au centre et l’éthique, elle ne peut être que constructive, car elle permet avant tout de libérer du temps, d’améliorer la productivité et de renforcer la créativité des collaborateurs. », souligne-t-il.

 « Nous pouvons comparer l’intelligence artificielle à un couteau. Bien utilisé, il permet de faire beaucoup de choses. Mal utilisé, il peut devenir dangereux. L’IA est une arme à double tranchant. »

La vraie question est de savoir si la Tunisie se positionne comme simple consommatrice ou comme actrice de l’intelligence artificielle. « Le vrai problème, c’est de faire partie de ceux qui décident en matière d’IA », insiste-t-il, tout en rappelant que,

Les ressources humaines, ADN de l’entreprise

Favorable aux nouvelles technologies, Aslan Berjeb défend avant tout une vision profondément humaniste du management.

« Les ressources humaines sont l’identité de l’entreprise », explique-t-il. « Si cette identité est fondée sur l’humain, alors on peut changer d’ERP, intégrer l’IA ou toute autre technologie, mais l’humain restera toujours au centre. »

Le Président de la CONECT met également en avant les spécificités culturelles des entreprises tunisiennes. « Ce sont des entreprises méditerranéennes, arabes, musulmanes, avec des valeurs humaines profondément ancrées dans leur ADN. Si elles adhèrent à cette culture mosaïque propre à la Tunisie, il n’y a pas lieu d’avoir peur de l’intelligence artificielle. »

L’éducation et les compétences de demain

Interrogé sur les suppressions massives d’emplois observées aux États-Unis, notamment chez des géants comme Amazon, IBM ou Microsoft, Aslan Berjeb reconnaît l’existence de risques, mais les situe ailleurs.

« Le risque peut concerner les générations futures », prévient-il.

Selon lui, le véritable défi réside dans l’adéquation entre le système éducatif et les besoins du marché. « Des filières entières sont aujourd’hui éloignées de la réalité économique », déplore-t-il. Il plaide pour une réforme en profondeur, afin de sortir d’un enseignement trop théorique et de s’orienter vers les métiers de demain.

« Si, en amont, nous réglons cette question de l’éducation, nous n’avons pas à appréhender cette technologie », conclut-il.

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