De nombreux migrants résidant à l’étranger transfèrent régulièrement une partie de leurs revenus à leurs familles restées dans leur pays d’origine. Or, en raison de la pandémie de COVID-19, les pays à faible revenu voient baisser drastiquement cet apport d’argent en provenance de l’étranger. C’est pourquoi la Suisse, en étroite collaboration avec le Royaume-Uni, lance un appel à la communauté internationale pour maintenir ouverts les canaux de circulation de ces fonds et préserver l’accès des communautés les plus démunies aux biens de première nécessité.
Les envois de fonds constituent le moyen de subsistance de nombreuses familles de travailleurs migrants dans les pays à faible et à moyen revenu. Dans de nombreux pays, ces transferts d’argent représentent, voire dépassent actuellement 25% du PIB. Après le pic de 550 milliards de dollars enregistré en 2019, l’impact économique de la pandémie actuelle menace de provoquer un effondrement massif de ce flux de capitaux. La Banque mondiale prévoit que les envois de fonds vers les pays à faibles et à moyens revenus diminueront d’environ 20% (soit 110 milliards de dollars) en 2020. Sans les envois de fonds des migrants et des membres de la diaspora, de nombreuses familles n’auront plus accès aux biens et services essentiels tels que la nourriture, le logement, l’éducation et les soins médicaux.
Appel de la Suisse et du Royaume-Uni
La Suisse lance donc un appel mondial, afin de « maintenir le flux des transferts de fonds pendant la crise ». Cet appel international à l’action est lancé conjointement avec le Royaume-Uni et bénéficie du soutien d’organisations multilatérales de développement (Fonds d’équipement des Nations Unies FENU, Banque mondiale, Organisation internationale pour les migrations OIM et Programme des Nations Unies pour le développement PNUD) ainsi que d’acteurs financiers du secteur privé.
L’objectif de l’appel est de permettre aux transferts de fonds de continuer à être effectués sans obstacles dans le monde entier durant la pandémie de COVID-19, afin que les familles des travailleurs migrants reçoivent ce soutien vital et éviter de tomber dans la pauvreté. Les mesures de confinement de la COVID-19, ainsi que la fermeture des bureaux de change et des opérations de transfert de fonds rendent difficile, voire impossible, l’envoi de l’argent par les travailleurs migrants. Le manque de liquidités de ces bureaux pose également un problème.
L’appel vise notamment à améliorer l’accès des migrants aux transferts de fonds en leur fournissant davantage d’options en matière de transfert numérique. Il veut en outre encourager les pouvoirs publics de tous les pays, mais aussi les régulateurs et les prestataires de services à procéder les transferts de fonds. Enfin il souhaite, par des campagnes d’information, sensibiliser les migrants aux nouvelles possibilités et notamment aux opérations de transferts numériques.
« Les envois de fonds sont importants, mais difficiles à cause de COVID-19. Faisons en sorte que les obstacles soient levés dans le monde entier. Les nouvelles technologies peuvent aider dans ce domaine », souligne le Conseiller fédéral Ignazio Cassis. L’Egypte, El Salvador, l’Equateur, la Jamaïque, le Mexique, le Nigeria, et le Pakistan se sont déjà joints à l’appel.
Expertise suisse et coopération étroite avec le Royaume-Uni
Forte de ses nombreuses années de travail dans le secteur de la migration et du développement, mais aussi grâce à ses contacts et à son expertise dans le secteur financier, la Suisse met l’accent sur des services qui utilisent les nouvelles possibilités technologiques de transfert de fonds, par exemple par le biais du téléphone portable. Pour tout renseignement, veuillez contacter l’Ambassade de Suisse, Coopération Internationale, à l’adresse mail suivante : tunis.dci@eda.admin.ch