Amélioration de la note par Fitch Ratings : La Tunisie sur la voie de la stabilité financière ?

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Fitch Ratings a récemment révisé à la hausse la note IDR à long terme de la Tunisie en devises étrangères, la faisant passer de « CCC- » à « CCC+ ».

Cette décision est principalement attribuée à une amélioration de la liquidité extérieure du pays, reflétée par une réduction du déficit courant, permettant ainsi de renforcer les réserves internationales au-delà des prévisions initiales.

Selon Fitch, ces réserves devraient rester supérieures à trois mois de paiements extérieurs courants jusqu’en 2026, garantissant ainsi la capacité de la Tunisie à honorer ses obligations en matière de dette extérieure, et ce, même en l’absence d’un programme du FMI.

Cependant, malgré ces progrès, la Tunisie doit faire face à plusieurs défis, notamment des besoins budgétaires croissants. Fitch anticipe que le financement budgétaire nécessaire, hors remboursements à court terme, atteindra 18 % du PIB en 2024, et se maintiendra au-dessus de 14 % entre 2025 et 2026, bien plus élevé que la moyenne de 9 % enregistrée entre 2015 et 2019.

Par ailleurs, les sources de financement externe restent limitées.

Durant les huit premiers mois de 2024, le pays a obtenu des engagements à hauteur de 2,8 milliards de dollars, principalement de partenaires bilatéraux ayant initialement conditionné leur soutien à l’approbation d’un programme du FMI. La capacité de financement interne semble déjà saturée.

En 2024, le gouvernement nécessitera l’équivalent de 10 % du PIB en financement intérieur à long terme, un besoin qui pourrait même atteindre 12 % au cours des deux années suivantes.

Fitch estime que le secteur bancaire local pourra en partie répondre à ces besoins, grâce à une liquidité accrue favorisée par la croissance des dépôts et la faible demande de crédit.

En dépit de ces contraintes, Fitch prévoit une baisse progressive du déficit budgétaire, passant de 7,1 % du PIB en 2023 à 6,4 % en 2024, puis à 5,3 % en 2025 et enfin à 4,7 % en 2026. Cependant, le budget tunisien demeure vulnérable aux chocs externes. Les dépenses rigides, notamment les salaires, les intérêts et les subventions, devraient absorber environ 87 % des recettes totales (hors dons) d’ici 2026, contre 95 % en 2024.

La dette publique, quant à elle, devrait rester au-dessus du seuil des 80 % du PIB, avec des prévisions indiquant 83,4 % en 2024, 82,2 % en 2025 et 80,8 % en 2026. Fitch souligne que cette dette reste très exposée aux chocs économiques.

Pour ce qui est des perspectives, plusieurs éléments pourraient influencer une révision négative, tels qu’une dégradation des finances publiques ou une pression accrue sur les comptes extérieurs. Inversement, une amélioration des politiques budgétaires ainsi qu’un engagement renforcé dans la mise en œuvre des réformes économiques pourraient conduire à une nouvelle hausse de la notation.

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