Marchés de capitaux africains : La Tunisie associée au plan de refonte mené par la BAD

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Le Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) a organisé, à Abidjan, un cycle de rencontres réunissant institutions africaines de financement du développement et acteurs privés.

Premier échange direct de cette ampleur entre la BAD et les marchés boursiers du continent, ces rencontres avaient pour objectif d’élaborer une organisation financière capable de réduire l’écart persistant entre les besoins de développement du continent et les ressources disponibles.

Les consultations s’inscrivent dans la stratégie que Ould Tah, président de la BAD porte depuis son arrivée en septembre afin de favoriser l’accès à des financements de long terme à des conditions prévisibles et abordables. Un volet important concerne le soutien au capital-investissement et au capital-risque.  Les PME représentant près de 90 % des entreprises et plus de 60 % des emplois sur le continent, tout en restant confrontées à un accès limité au capital-risque, l’objectif est de renforcer la capacité des fonds africains à accompagner les PME, les entreprises de taille intermédiaire et les industriels émergents, souligne la BAD.

Plus de 50 représentants de banques régionales, d’institutions spécialisées et de places boursières, dont la Tunisie, ont pris part aux travaux qui se sont déroulés les 18 et 19 novembre au siège du Groupe.

Dès l’ouverture, Ould Tah a rappelé la responsabilité des opérateurs de marchés de capitaux, présentant ces acteurs comme des intervenants clés dans la structuration de financements indispensables aux États et aux entreprises. La capacité de ces marchés à attirer des capitaux de long terme élargit les options de financement pour les États comme pour les investisseurs institutionnels, a-t-il souligné.

Plusieurs thèmes ont été mis en avant lors des échanges. Les participants ont discuté de la finance durable, de l’attraction de capitaux d’investissement vers les marchés africains, de la numérisation des infrastructures financières et de la mise en place de programmes adaptés aux PME. Le développement de l’éducation financière pour les jeunes et la diffusion des outils fintech figurent également parmi les priorités. Les institutions présentes ont insisté sur les défis communs qui freinent la croissance des marchés, de la fragmentation réglementaire aux insuffisances technologiques.

Certains intervenants ont mis l’accent sur les contraintes structurelles. Sonia Ben Frej, présidente du Conseil d’administration de la Bourse de Tunis, a noté que l’absence de convergence réglementaire et le maintien de textes obsolètes créent des obstacles persistants.

Ould Tah a indiqué que l’institution adoptera une approche structurée qui repose sur trois axes (l’appui aux autorités de régulation, aux bourses et aux intermédiaires à travers l’assistance technique ; l’élargissement de l’épargne et des intervenants de marché afin d’améliorer la liquidité et l’approfondissement des produits financiers ; et la recherche, de la formation et du dialogue politique pour renforcer les compétences des acteurs).

Le développement des marchés de capitaux est présenté comme une priorité majeure intégrée aux Quatre points cardinaux du Groupe, incluant les institutions de financement du développement qui sont appelées à jouer un rôle décisif dans cette évolution.

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