
Ibrahim Debbache, président de la Chambre des concessionnaires et fabricants automobiles, a annoncé que la Tunisie importera 60 000 véhicules via un réseau de 37 concessionnaires opérant sur l’ensemble du territoire.
S’exprimant sur les ondes de la Radio Nationale, il a précisé que volume inclura notamment 10 000 voitures dites « populaires », destinées à un public plus large en raison de leur tarification plus accessible.
Par ailleurs, près d’un véhicule sur deux circulant sur les routes accuse plus de 15 ans d’âge, a-t-il souligné. Cette vétusté du parc automobile national engendre, selon lui, une surconsommation de pièces détachées et alourdit considérablement l’empreinte écologique du pays.
Face à ce problème, Ibrahim Debbache pointe du doigt l’inflation des prix des véhicules neufs reste un frein majeur pour les Tunisiens, la chute du dinar tunisien entre 2011 et 2018, l’augmentation de 25 % des droits de consommation, le relèvement du taux de TVA de 17 % à 19 %, sans oublier la flambée générale des prix sur les marchés internationaux.
En plus de ces facteurs qui pèsent sur le portefeuille des acheteurs tunisiens et compromettent les efforts des professionnels pour moderniser le parc national, le responsable a mis en lumière le poids du marché parallèle dans cette situation.
De nombreux Tunisiens se tournent vers l’importation de voitures d’occasion, que ce soit via les circuits informels ou par le biais du régime de l’avantage douanier destiné aux Tunisiens résidant à l’étranger (FCR). Ces filières permettent d’acquérir un véhicule à un coût moindre, échappant aux taxes qui alourdissent le prix du neuf. Si le dispositif FCR n’est pas remis en cause par les concessionnaires, Debbache déplore cependant les dérives d’un système qui échappe à tout encadrement, nourrissant une offre vieillissante et peu fiable.
Il devient urgent d’orienter les choix des consommateurs tunisiens vers des modèles plus récents, moins polluants, à l’image des véhicules hybrides ou électriques. Ce virage est d’autant plus crucial dans un contexte où le transport public peine à répondre aux attentes de la population, a-t-il conclu.