
Au cours des six premiers mois de l’année 2025, la Tunisie a vu ses exportations s’établir à 31 773,7 millions de dinars (MD), selon les données récentes de l’Institut National de la Statistique (INS). Il s’agit d’un léger repli par rapport aux 31 953,8 MD enregistrés à la même période en 2024. En parallèle, les importations ont progressé, atteignant 41 674,2 MD contre 39 971,2 MD un an plus tôt.
Cette évolution creuse davantage le déficit commercial du pays qui atteint désormais 9 900,5 MD, contre 8 017,4 MD sur la même période de l’année précédente. Le taux de couverture des importations par les exportations recule à 76,2 %, contre 79,9 % en 2024.
Les exportations du secteur des mines, phosphates et dérivés progressent de 11,2 %, suivi de l’industrie mécanique et électrique avec une hausse de 6,2 %. Le textile, l’habillement et les cuirs affichent une timide croissance de 0,4 %.
Les ventes de produits énergétiques chutent de 36,3 %, tirées vers le bas par la baisse des exportations de produits raffinés (245,6 MD contre 950,4 MD). Même tendance pour les produits agroalimentaires, en recul de 19,1 %, principalement à cause d’un effondrement des recettes provenant de l’huile d’olive, qui tombent à 2 346,6 MD contre 3 406 MD un an plus tôt.
Du côté des importations, les achats de biens d’équipement grimpent de 17,6 %, ceux des matières premières et demi-produits de 6,2 %, tandis que les biens de consommation enregistrent une hausse notable de 11,6 %.
Seuls les produits énergétiques et alimentaires échappent à cette tendance haussière. Les importations d’énergie reculent de 16,3 %, tandis que les denrées alimentaires diminuent légèrement de 2 %.
L’Union européenne demeure le premier débouché des exportations tunisiennes, représentant 70,3 % du total avec 22 348,9 MD, un chiffre quasi stable par rapport à 2024 (22 332,6 MD). Les relations commerciales s’intensifient avec l’Allemagne (+15,2 %), les Pays-Bas (+12,4 %) et la France (+4,8 %), mais se contractent avec l’Italie (-7,1 %) et l’Espagne (-31,9 %). La progression est plus marquée vers les partenaires arabes. Les exportations vers la Libye s’envolent de 18,7 %, vers le Maroc de 40,9 %, vers l’Algérie de 27,8 % et vers l’Égypte de 44,7 %.
Les importations en provenance de l’Union européenne, qui représentent 44 % du total, s’élèvent à 18 354 MD, contre 17 601,9 MD un an plus tôt. La hausse est particulièrement marquée avec la France (+13,4 %), l’Allemagne (+10,6 %) et, dans une moindre mesure, l’Italie (+1,4 %). En revanche, les échanges diminuent avec la Grèce (-28,5 %) et la Belgique (-4,1 %). Hors UE, la Chine confirme sa position de fournisseur majeur avec une progression des importations de 37,7 %, suivie par la Turquie (+15,4 %). À l’inverse, la Tunisie réduit ses achats en provenance de la Russie (-20,1 %) et de l’Inde (-16,5 %).
Le déficit commercial global de 9 900,5 MD provient avant tout des achats énergétiques, qui pèsent à hauteur de 5 214,8 MD. Les matières premières et demi-produits creusent aussi le solde de 3 257,9 MD, suivis par les biens d’équipement (-1 588,1 MD) et les biens de consommation (-663,8 MD). Seul le secteur alimentaire parvient à tirer son épingle du jeu, générant un excédent de 824,1 MD. En excluant l’énergie, le déficit se réduit à 4 685,7 MD. À noter que le déficit énergétique, bien qu’élevé, est en légère amélioration par rapport au premier semestre 2024, où il s’élevait à 5 794,1 MD.