
Les exportations du secteur du textile et de l’habillement ont atteint 3 942 millions de dinars, à la fin mai 2025. Il s’agit d’une légère hausse de 2,61 % par rapport à la même période de l’année précédente, a précisé Saber Ben Kilani, directeur général du textile et de l’habillement au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie.
Prenant part à une journée d’étude organisée au siège de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), il a souligné que les importations ont, elles aussi, connu une augmentation. Affichant une hausse de 5,41 %, elles se sont élevées à 3 107 millions de dinars, une tendance que Ben Kilani a jugée préoccupante, notamment en raison de la faible part de la production nationale dans l’approvisionnement du secteur en matières premières. Près de 87 % des exportations tunisiennes en textile et habillement sont destinées aux marchés européens. Quant aux importations, les tissus représentent 67 % du volume total. La grande majorité de ces textiles est importée depuis l’Europe.
Or, la production locale demeure insuffisante, ne couvrant que 7 % des besoins du secteur, a souligné Saber Ben Kilani expliquant cette faiblesse structurelle par le manque d’entreprises nationales capables de fournir des tissus à la fois en quantité et en qualité.
Le responsable a également souligné les nombreux défis auxquels le secteur est confronté. Sur le plan externe, la flambée des coûts et l’allongement des délais du transport maritime pèsent sur la compétitivité des exportateurs tunisiens. S’ajoute à cela une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs européens et de nouvelles orientations stratégiques fixées par l’Union européenne à l’horizon 2030. Le secteur pâtit d’un déficit de main-d’œuvre qualifiée, d’un coût énergétique et hydrique élevé, ainsi que d’une lourdeur administrative chronique. L’accès aux financements bancaires demeure difficile, tout comme la gestion des démarches douanières ou celles en lien avec la Caisse nationale de sécurité sociale, a-t-il déploré.