
A l’occasion de la célébration du 30ème anniversaire de l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (FIPA Tunisie), Tarak Cherif, président du réseau ANIMA et fondateur de la CONECT, s’est exprimé sur les enjeux liés à l’investissement étranger en Tunisie, livrant une analyse lucide de l’état actuel du climat des affaires, des défis structurels à relever et des opportunités à saisir.
Se basant sur le dernier rapport des Nations Unies sur les flux d’investissement mondial pour l’année 2024, il s’est félicité des résultats obtenus, en soulignant que, malgré une baisse généralisée des investissements directs étrangers (IDE) en Asie et dans plusieurs régions du monde, l’Afrique du Nord affiche une croissance significative. La Tunisie, a-t-il précisé, figure parmi les pays qui ont su inverser la tendance en dépassant les niveaux d’IDE enregistrés avant la pandémie, en 2019.
Il a également attiré l’attention sur une dynamique très prometteuse concernant les investissements greenfield, avec des annonces de projets totalisant quelque 13 milliards de dollars.
Tarak Cherif a également mis en avant un levier central pour stimuler l’investissement en Tunisie : la confiance. Selon lui, celle-ci constitue l’élément déterminant dans toute décision d’investissement, d’où la nécessité de valoriser les projets déjà implantés dans le pays afin de renforcer l’image de la Tunisie comme destination fiable et attractive pour les capitaux étrangers.
Il a insisté sur l’importance d’adapter en continu le climat des affaires aux mutations économiques mondiales et a notamment évoqué les nouveaux besoins des investisseurs, les avancées technologiques rapides, et la pression croissante exercée par la concurrence internationale.
Pour que la Tunisie reste compétitive, il appelle à une modernisation profonde de l’administration afin de réduire les délais de traitement des dossiers. Le facteur temps, affirme-t-il, est crucial dans les logiques d’investissement.
Il a également souligné la nécessité d’actualiser les cadres législatifs, notamment dans les domaines de la fiscalité et du foncier, pour mieux répondre aux exigences des opérateurs économiques. Tarak Cherif estime également que le potentiel important que représente la diaspora tunisienne. Selon lui, il devient urgent de réfléchir à des mécanismes concrets pour mobiliser cette ressource en faveur du développement national.