Le Tunisia Africa Business Council (TABC) a organisé ce lundi 7 avril, une conférence de presse à la House of Africa pour dévoiler les contours de la 8ème édition de la Conférence Internationale « Financing Investment and Trade in Africa » (FITA 2025).
Placée sous le haut patronage du président de la République et soutenue par les ministères des Affaires étrangères et de l’Économie et de la Planification, cette édition qui se tiendra les 6 et 7 mai prochains, marquera aussi les 10 ans du TABC.
Sous le thème « Impulser la transformation de l’Afrique », FITA2025 s’attaquera aux priorités du continent à travers un agenda dense et stratégique. Seront au cœur des échanges des sujets tels que la transformation industrielle, la transition énergétique, la digitalisation, ou encore la modernisation des infrastructures et des chaînes logistiques.
Cinq pays seront à l’honneur cette année : la République Démocratique du Congo, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, Madagascar et la Guinée. Chacun d’eux bénéficiera d’une session dédiée pour présenter ses opportunités d’investissement.
Plus de 2 000 participants issus d’environ 60 pays sont attendus, avec la présence annoncée de plus de 100 CEO internationaux, plus de 100 institutions financières, d’agences de promotion de l’investissement africaines et d’opérateurs économiques tunisiens.
Avec 14 panels de haut niveau, 10 side events thématiques, 7 ateliers spécialisés, et un espace qui permettra plus de 3 000 rencontres BtoB et BtoG, FITA 2025 devrait rassembler plus de 100 exposants, plus de 150 speakers.
Les panels traiteront de thématiques stratégiques pour le continent. Du rôle des institutions financières multilatérales à la digitalisation, en passant par les infrastructures, l’électrification, le tourisme ou encore l’autonomisation des femmes dans les chaînes de valeur, FITA2025 entend proposer une vision globale et inclusive du développement africain. La transformation numérique et l’intelligence artificielle, la gouvernance, le partenariat public-privé, et le rôle stratégique des banques commerciales et du capital investissement pour l’internationalisation des entreprises tunisiennes seront également au centre des discussions.
Les side events mettront en lumière les dynamiques d’investissement spécifiques à certains pays, avec des focus sur le Nigeria, Madagascar, la Guinée, la RDC et le Bénin. D’autres thématiques seront abordées à travers des ateliers pratiques autour de l’entrepreneuriat des jeunes, le textile, le système juridique libyen ou encore la coopération industrielle.
En parallèle, une plateforme digitale de matchmaking sera mise à disposition à partir du 14 avril 2025 afin de faciliter l’organisation de rendez-vous professionnels, a annoncé Anis Jaziri. Ce nouveau dispositif offrira aux entrepreneurs l’opportunité de présenter leurs projets innovants devant des investisseurs internationaux et des institutions de financement.
Parmi les figures de haut rang attendues, on retrouve SEM Guylain Nyembo Mbwizya, Vice-Premier Ministre et Ministre du Plan de la RDC, SEMme Rasata Rafaravavitafika, ministre des Affaires Étrangères de Madagascar, SEMme Bianca Odumegwu-Ojukwu, Ministre d’État aux Affaires Étrangères du Nigeria, ainsi que SEMme Kandia Kamissoko Camara, Présidente du Sénat de Côte d’Ivoire. Ils seront rejoints par des représentants de grandes institutions africaines et internationales, dont AUDA-NEPAD, la Banque Africaine de Développement (BAD), Afreximbank, ou encore Africa Finance Corporation.
Lors de la conférence de presse, les organisateurs ont insisté sur l’ambition de cet évènement d’envergure. Anis Jaziri, président du TABC, souligne que cette nouvelle édition de FITA s’inscrit dans la continuité des efforts déployés depuis près d’une décennie pour renforcer l’ancrage de la Tunisie dans l’espace économique africain.
Mais au-delà de cette logique de continuité, FITA2025 s’impose comme une réponse stratégique à l’évolution rapide du contexte mondial. Dans un environnement marqué par l’instabilité des chaînes d’approvisionnement, les tensions géopolitiques et l’apparition de nouvelles mesures protectionnistes — à l’instar des récentes taxes instaurées par les États-Unis — il devient plus que jamais crucial pour les pays africains de consolider leurs échanges intrarégionaux et de miser sur l’intégration continentale.
Pour Anis Jaziri, l’Afrique ne doit plus être perçue uniquement comme un marché d’opportunités ponctuelles, mais comme un espace stratégique où se jouent les équilibres économiques de demain.
Dans ce contexte, FITA2025 représente une plateforme de dialogue et d’action pour accélérer l’accès aux marchés africains, et positionner les entreprises tunisiennes et africaines comme des acteurs de premier plan dans la chaîne de valeur continentale.
Il s’agira également de vulgariser, informer, et fournir tous les outils nécessaires aux entreprises pour se développer et s’étendre, souligne Nadia Yaich.
L’événement sera aussi l’occasion de mettre en lumière les énormes leviers de croissance que représentent les grands cadres d’intégration régionale tels que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA).
Ces initiatives offrent des avantages considérables : suppression des barrières tarifaires, harmonisation réglementaire, facilitation des investissements transfrontaliers, et création de chaînes de valeur régionales compétitives. Pour les entreprises, cela signifie un accès élargi à un marché de plus d’un milliard de consommateurs, avec un potentiel de croissance exponentiel dans des secteurs clés comme l’agro-industrie, les énergies renouvelables, les infrastructures ou encore les technologies numériques.
En parallèle, le rôle d’institutions continentales comme l’AUDA-NEPAD, bras technique de l’Union africaine pour le développement, sera également mis en avant. En appuyant des projets structurants à fort impact, l’AUDA-NEPAD contribue à renforcer la résilience des économies africaines et à garantir une transformation durable, inclusive et portée par les Africains eux-mêmes.
Ainsi, FITA2025 ne se contente pas de rassembler des acteurs économiques autour de discussions. Il incarne une dynamique de repositionnement stratégique, où la Tunisie, forte de sa proximité géographique et culturelle, aspire à devenir un pont incontournable entre l’Afrique subsaharienne, le Maghreb et l’Europe, en tirant pleinement parti des cadres régionaux existants pour construire une prospérité partagée.
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