Médicaments : La Tunisie a dépensé 10 fois plus en trois ans

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Pharmacie Centrale Tunisie

En l’espace de trois ans, les dépenses d’achat de médicaments de la Pharmacie Centrale de Tunisie (PCT) ont explosé, passant de 30 millions de dinars en 2021 à 300 millions en 2024.

C’est ce qu’a déclaré Chokri Hammouda, directeur général de la PCT dans un entretien accordé à la TAP, soulignant une envolée largement portée par 16 médicaments spécifiques, qui représentent 250 millions de dinars à eux seuls.

Autre défi de taille : les importations, qui pèsent 180 millions de dinars.

Des finances en nette amélioration, mais des créances inquiétantes

Sur le plan financier, l’établissement public enregistre une nette progression, avec des revenus passant de 14 millions de dinars en 2022 à 53 millions en 2023. Toutefois, il reste grevé par d’importantes créances, évaluées à 1 260 millions de dinars, dont 504 millions dus par les hôpitaux et 658 millions par le ministère des Affaires sociales.

Rationaliser les prescriptions et optimiser les coûts

Pour freiner cette inflation, Chokri Hammouda plaide pour une prescription médicale plus rigoureuse, privilégiant des traitements moins onéreux mais tout aussi efficaces. Il appelle également à l’adoption de protocoles thérapeutiques mieux adaptés, prenant en compte les stocks disponibles et les prix homologués, sans négliger les besoins personnalisés des patients grâce à des approches innovantes comme la médecine génomique.

Face aux problèmes des importations, la PCT envisage d’aligner leurs tarifs sur ceux des médicaments locaux, une décision qui pourrait renchérir certains produits mais stimulerait la production nationale.

Pour retrouver l’équilibre, la PCT mise sur une gestion optimisée des coûts, la numérisation et le recouvrement des créances. Elle compte surtout préserver son monopole d’importation, jugé indispensable pour garantir l’approvisionnement des structures sanitaires tunisiennes.

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