ITES : L’exode des ingénieurs, un défi majeur pour l’avenir économique de la Tunisie

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La fuite des cerveaux, notamment parmi les ingénieurs, constitue un défi majeur pour la Tunisie. Ce phénomène se caractérise par l’émigration permanente ou de longue durée de travailleurs qualifiés, entraînant une perte significative de compétences pour le pays d’origine. La Tunisie, classée au 111ème rang mondial en termes de rétention des talents, voit chaque année de nombreux ingénieurs quitter le pays pour des perspectives meilleures à l’étranger.

Dans sa dernière enquête, l’Institut Tunisien des Études Stratégiques (ITES) met en lumière le taux alarmant de l’émigration parmi les ingénieurs tunisiens.

L’émigration des ingénieurs de la Tunisie représente une menace significative pour la croissance de la nation, avec environ 3000 ingénieurs quittant le pays chaque année.

Le pic a été atteint en 2022 avec 6 500 ingénieurs, selon l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens.

En 2018, environ 2 300 ingénieurs ont quitté la Tunisie, attirés par des salaires plus élevés et de meilleures conditions de vie à l’étranger.

Parmi les principales raisons de cette émigration figurent la corruption, l’incertitude économique, un environnement répressif, la bureaucratie, et l’instabilité politique.

Les conséquences

L’enquête souligne l’impact sévère de la fuite des cerveaux sur le développement économique et social de la Tunisie ainsi que sa capacité à réussir ses transitions énergétiques, numériques et écologiques, mais pas que. Ce déficit en compétences entrave la productivité industrielle, réduit la compétitivité sur les marchés globaux, et affecte le rendement des investissements en recherche et développement.

La délocalisation du talent vers d’autres pays constitue un transfert indirect de l’expertise et de la capacité d’innovation qui pourraient autrement bénéficier à la Tunisie. Cette situation crée un cycle vicieux où l’incapacité à innover efficacement et à rester compétitif décourage les investissements en capital humain et en technologie.

Les recommandations de l’ITES

Pour atténuer les effets néfastes de la fuite des cerveaux, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre :

Amélioration des conditions de travail : Réduire la bureaucratie et lutter contre la corruption pour créer un environnement de travail plus attractif pour les ingénieurs.

Incitations financières : Offrir des incitations financières, telles que des primes ou des augmentations salariales, pour retenir les talents nationaux.

Renforcement de la formation continue : Investir dans la formation continue et le développement professionnel pour améliorer les compétences pratiques, sociales, managériales, informatiques et linguistiques des ingénieurs.

Promotion de la recherche et développement : Encourager les investissements dans la recherche et le développement pour stimuler l’innovation et la compétitivité des entreprises tunisiennes.

Création de partenariats internationaux : Établir des partenariats avec des institutions étrangères pour des échanges de compétences et des collaborations en matière de recherche.

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