
Bassem Ennaifer, analyste financier, a mis en lumière l’objectif primordial du projet de loi de finances (PLF 2024).
S’exprimant sur les ondes d’Express FM, il a précisé que le PLF 2024 vise à mobiliser des ressources afin que l’État puisse tenir ses engagements.
En effet, Bassem Ennaifer a souligné la hausse significative des dépenses de l’État au cours des dernières années. Il a mis en évidence le fait que l’investissement public n’a guère dépassé les cinq milliards de dinars, ce qui est en grande partie attribuable aux restrictions budgétaires auxquelles l’État est confronté. Dans ses efforts pour stimuler l’investissement privé, l’État explore des options telles que des exonérations fiscales et des réductions d’impôts dans certains secteurs, tout en veillant à ne pas décourager les investisseurs.
Ennaifer a souligné que la loi de finances de 2024 maintiendra le rôle social de l’État en accord avec l’orientation politique en vigueur. Il est à noter que la planification du budget pour 2024 est délicate en raison de son lien avec les fluctuations des prix du pétrole. Cependant, il a exprimé l’espoir de maîtriser les coûts des matériaux de base, qui s’élèvent à environ 3 milliards de dinars.
L’analyste financier a mis en garde contre le risque de contrôler excessivement les dépenses, ce qui pourrait entraîner les investissements et entraîner une croissance économique plus faible au fil des années. Il a insisté sur l’importance du rôle continu de l’État dans la promotion de l’investissement, même s’il a été entravé par un manque de ressources financières adéquates ces dernières années.
Ennaifer a souligné que le secteur privé joue un rôle modéré, avec un taux d’investissement relativement faible, et que les recettes fiscales restent moyennes.
Il a expliqué que la Tunisie est confrontée à des obligations à la fois nationales et internationales, ce qui incite l’État à agir prudemment, même lorsque les revenus s’améliorent. La nécessité de maintenir une marge de manœuvre budgétaire en prévision d’éventualités futures est cruciale.
En évoquant la réduction du fardeau fiscal sur les entreprises, Ennaifer a suggéré qu’une nouvelle amnistie fiscale pourrait être envisagée, en se basant sur les résultats antérieurs, ce qui pourrait accroître les recettes publiques.
Il a également plaidé en faveur de incitatives visant à encourager les investissements, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables, tout en soulignant l’importance de la transition vers une économie verte et respectueuse de l’environnement, conformément aux objectifs de la Tunisie à l’horizon 2030 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Bassem Ennaifer a insisté sur la nécessité d’élargir la base de contribuables, ce qui pourrait être réalisé par le biais d’une amnistie fiscale permettant à certains secteurs de bénéficier d’exonérations fiscales temporaires pour se rapprocher des objectifs fixés.
Enfin, il a évoqué la ligne de financement destinée aux petites et moyennes entreprises, en cours depuis 2022 et se poursuivant en 2023. Cependant, il a noté que le nombre de bénéficiaires reste limité, ce qui nécessite des procédures simplifiées pour accéder au financement.