L’internet mobile très haut débit via la 5G Pourrait-il être une délivrance pour l’éducation en Afrique ?

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Kais Mabrouk

D’ici 2050 le tiers de la ressource humaine mondiale sera africaine. Sur les 1,3 milliard d’africains, 364 millions d’entre eux sont âgés entre 15 et 35 ans. Notre continent abrite la population la plus jeune du monde. Et cette jeunesse il va falloir la former. Depuis les indépendances, soit 60 ans environ, toutes les politiques publiques des différents pays se sont orientées vers l’éducation et s’y sont investis. Pourtant, aussi paradoxal que cela pourrait paraître, notre continent selon l’UNESCO a le taux d’exclusion le plus élevé au monde. Selon la Banque Mondiale, 60 % des adolescents de 15 à 17 ans sont déscolarisés.

Les plus touchées sont nos filles. L’UNESCO nous informe que 9 millions d’entre elles âgées entre 6 et 11 ans n’auront pas la possibilité d’aller à l’école.  19 % des garçons et 23 % des filles ne vont pas à l’école primaire.  A l’adolescence, on retrouve les mêmes proportions d’exclusion de l’éducation : 36 % des filles et 32 % des garçons. Au-delà des raisons économiques de ces exclusions, la répartition territoriale en est également une cause. Dans certaines zones elle est abondante, dans d’autres beaucoup moins et très peu accessibles.

De surcroît, la pandémie de la COVID-19 n’a pas facilité la continuité de l’éducation sur le continent. Elle a empêché les 250 millions d’élèves du primaire et du secondaire d’aller quotidiennement à l’école. Le processus éducatif en Afrique est fortement touché, et la fermeture des établissements aura des répercussions négatives sur la qualité de l’éducation. De plus, d’une manière générale, quand le jeune trouve accès dans un établissement, le rendement de ces derniers est très faible à savoir que selon la PNUD, 4% des élèves parviennent à l’université. Et selon la Banque Mondiale, uniquement 60% des diplômés des universités africaines trouvent un job. Cette inégalité de départ se répercute naturellement sur le parcours de l’enfant jusqu’à l’âge adulte.

La Banque Mondiale relate que d’un point de vue qualitatif, la faiblesse des apprentissages » touche 87 % des enfants en Afrique subsaharienne et les prive des compétences fondamentales. Autrement dit, il y a un vrai fossé entre le niveau réel et le niveau théorique des enseignements. Aux inégalités d’accès physique à la connaissance s’associe une inégalité qualitative. En effet, les meilleurs professeurs et les meilleures infrastructures se retrouvent naturellement dans les grandes villes et capitales.

Malgré le déploiement des alternatives d’enseignement à distance, les difficultés d’accès demeurent considérables. A savoir, 80 % de l’ensemble des élèves du primaire et du secondaire n’ont pas accès à l’internet à domicile en Afrique subsaharienne.

Une étude menée par E-learning Africa démontre que 74% des professionnels de l’éducation en Afrique interrogés considèrent que la crise creusera le fossé des inégalités. Dans ce rapport 50% des professionnels africains de l’éducation interrogés ont estimé que la pandémie de la COVID-19 offrirait « de nouvelles opportunités » pour les systèmes éducatifs. 85% de ces experts africains pensent que la crise actuelle poussera le déploiement des solutions de connectivité pour une utilisation plus répandue de la technologie dans l’éducation à l’avenir.  

Comment garantir à nos jeunes un accès à une éducation de qualité ?

Une solution naturelle émerge avec le déploiement mondial des réseaux mobiles (5G) et grâce à lui de la pénétration de l’internet haut débit dans les contrées les plus reculées.  Les nouvelles technologies mobiles (5G) représentent une vraie solution pour combler ce gap quantitatif et qualitatif. Cependant, pareillement, les inégalités numériques représentent une autre forme de frein au développement académique. La crise Covid-19 n’a fait que zoomer sur des problématiques existantes. Ces freins sont soit dû à un accès faible débit à la data soit à des équipements obsolètes ou inexistants, empêchant ainsi l’élève de profiter pleinement des riches contenus didactiques déjà disponibles en ligne.

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