
L’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a entamé, lundi 3 février, l’examen d’un projet de loi pour l’avenir de l’emploi en Tunisie.
Il s’agit d’un accord de prêt de 90 millions d’euros (environ 303,3 millions de dinars) conclu entre la Tunisie et la Banque africaine de développement (BAD) le 10 septembre 2024.
Ces fonds sont destinés à alimenter le Programme « Compétitivités des Très Petites Entreprises et Autonomisation des Populations par la Création d’Emplois » (CAP EMPLOI).
Ce prêt, remboursable sur 24 ans avec une période de grâce de 8 ans, ambitionne d’améliorer les conditions de vie des Tunisiens à travers la création d’emplois, le soutien à l’entrepreneuriat et le développement des compétences. L’objectif est de promouvoir l’inclusion économique et sociale, en facilitant l’accès des jeunes et des femmes à des emplois de qualité, à des formations qualifiantes et à des dispositifs d’aide à la création et à la formalisation d’entreprises.
Le coût global de ce plan triennal (2024/2027) s’élève à 521,6 millions d’euros. Outre la contribution de 90 millions d’euros de la BAD (17,25%) et un don de 2,5 millions d’euros, d’autres bailleurs de fonds tels que la Banque Islamique de Développement (BID), l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Agence Allemande de Coopération Internationale pour le Développement ont également manifesté leur intérêt pour contribuer au financement de ce programme.
Le programme CAP EMPLOI s’articule autour de trois axes majeurs :
Développement des compétences pour une meilleure employabilité (14 millions d’euros) : Ce volet vise à renforcer l’adéquation entre l’offre de formation et les besoins du marché du travail. Il prévoit un appui au dispositif de formation complémentaire pour l’insertion des demandeurs d’emploi, la conception et la mise en œuvre de formations professionnelles ciblées, ainsi que la formation complémentaire adaptée aux besoins des jeunes et des entreprises. Des accords seront signés entre l’Agence Nationale Pour l’Emploi et le Travail Indépendant (ANTI) et 500 entreprises pour mettre en place un programme de renforcement de compétences au profit de 20 000 chercheurs d’emploi, avec l’objectif d’en insérer 10 000 (dont 50% de femmes). Un accent particulier sera mis sur le développement des compétences pour les métiers de demain, en identifiant les besoins dans les secteurs prioritaires et stratégiques, en concertation avec le secteur privé et la TIA, et en mettant en place un système de suivi de l’insertion des diplômés de la formation professionnelle.
Autonomisation des populations par l’entrepreneuriat (77,3 millions d’euros) : Ce deuxième axe se concentre sur le soutien à l’entrepreneuriat et l’accompagnement à la formalisation des entreprises. Il prévoit l’extension de la couverture des services d’appui à l’accompagnement en pré et post création, l’accompagnement des auto-entrepreneurs, la mise en place d’un dispositif de prêt d’honneur pour couvrir l’autofinancement et créer un levier pour le financement de l’investissement, ainsi que l’intégration de l’informel. L’objectif est d’accompagner 20 000 entrepreneurs, dont 13 000 (45% de femmes) auront accès à des crédits préférentiels. Par ailleurs, 10 000 acteurs de l’informel bénéficieront d’un accompagnement pour intégrer le circuit organisé, avec un financement prévu pour 30% d’entre eux.
Appui à la mise en œuvre du programme CAP- Emploi et renforcement institutionnel (1 million d’euros) : Ce dernier volet est dédié à l’amélioration du cadre institutionnel, à la révision des programmes actifs d’emplois et à la mise à jour du plan triennal pour la formation professionnelle.