La 21ème édition du Tunisia Investment Forum (TIF 2024), s’est déroulée les 12 et 13 juin, sous le patronage du Ministère de l’Économie et de la Planification. Cet événement phare, organisé par l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur (FIPA Tunisia), bénéficie d’un partenariat privilégié avec l’Union Européenne.
Baptisée « EU-Tunisia Business Forum », cette édition spéciale reflète l’étroite collaboration entre la Tunisie et l’UE, visant à renforcer les investissements et les échanges économiques entre les deux rives de la Méditerranée.
Ce partenariat a été concrétisé par la présentation de divers programmes de soutien et la signature de protocoles d’accord, notamment avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI).
Active en Tunisie depuis 1979, la BEI joue un rôle crucial dans le développement économique et social du pays en soutenant des projets qui améliorent la vie quotidienne des citoyens. Grâce à des investissements substantiels dans des secteurs clés tels que les énergies renouvelables, l’éducation, le développement urbain et le soutien aux PME, la BEI contribue au renforcement des infrastructures essentielles et à la promotion d’une croissance inclusive.
Dans le cadre de sa participation à ce Forum, Ioannis Tsakiris, nouveau Vice-Président de la BEI en charge des financements pour le Maghreb, s’est rendu en Tunisie pour sa 1ère visite officielle. Accompagné de Jean-Luc Revéreault, représentant de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) en Tunisie, le Vice-Président a rencontré plusieurs membres du Gouvernement et annoncé de nouveaux soutiens financiers de la Banque en faveur de la Tunisie pour un montant total de 450 millions d’euros. Cet engagement de la BEI est destiné à financer des investissements clés pour le développement d’infrastructures essentielles et la création d’emplois.
Pour en savoir plus, Entreprises Magazine s’est entretenu avec Jean-Luc Revéreault.
A l’occasion de la 21ème édition du TIF, la BEI a annoncé un nouvel appui financier majeur. Quels sont les secteurs prioritaires ?
Nous nous concentrons principalement sur des secteurs clés tels que les infrastructures, l’énergie, l’éducation et le développement des petites et moyennes entreprises (PME). Notre but est de promouvoir une croissance durable et inclusive en Tunisie.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les projets conclus lors de cette édition ?
Concernant le prêt de 170 millions d’euros en faveur des PME tunisiennes qui sera intermédié par des banques, il vise à aider les PME tunisiennes qui ont souffert un petit peu de la crise à réinvestir et à créer des emplois. Il s’agit d’une ligne de crédit que nous mettons à disposition de plusieurs banques tunisiennes qui seront sélectionnées qui choisiront elles-mêmes les dossiers des PME qui seront financées. Une assistance technique financée par le budget de l’Union Européenne de 8 millions d’euros, sera mise en place pour aider les PME et nous permettre de bien suivre cette ligne de crédit. Ce prêt couvre tous les secteurs mais nous essaierons de privilégier un certain nombre d’entreprises qui seront par exemple dans les régions un peu plus défavorisées de la Tunisie ou qui sont gérées par des jeunes entrepreneurs ou des femmes.
Le deuxième prêt concerne le dédoublement de la RN13 entre Sfax et Kasserine. Il s’agit d’un prêt de 210 millions d’euros qui va permettre au ministère de l’Equipement et de l’Habitat de commencer les travaux de dédoublement et de faciliter les échanges entre la région de Kasserine, Sidi Bouzid et la côte. Cette initiative s’inscrit dans le Plan National des Transports 2040 de la Tunisie, visant à améliorer la connectivité régionale et à dynamiser l’économie dans les zones défavorisées et se positionne parmi les priorités de l’Union européenne pour la Méditerranée et l’Initiative Equipe Europe Investissement en Tunisie. Il est aligné sur les Accords de Paris et respecte les normes de la BEI pour les transports durables, en accord avec les critères de durabilité environnementale et de résilience de la Banque. Ce prêt permettra d’améliorer les échanges, de faciliter les déplacements, réduire le taux d’accident sur cette route, améliorer l’inclusion sociale, l’accessibilité et la mobilité pour les populations locales, en particulier les communautés vulnérables. Par ailleurs, le projet ELMED fait partie des annonces majeures de cette édition, même si le contrat a déjà été signé. Il s’agit d’un projet ambitieux de 850 millions d’euros avec une subvention de l’Union Européenne de plus de 300 millions d’euros.
Enfin, nous avons signé une convention de subvention avec la ministre de l’Education, Saloua Abassi, pour continuer de soutenir le secteur et la construction d’écoles primaires. Grâce à un prêt de 25 millions d’euros, sous forme de don décomposé en une subvention d’investissement et une enveloppe pour l’assistance technique, nous allons permettre la construction d’écoles primaires sur tout le territoire tunisien dans les zones les plus densément peuplées, en faisant en sorte que ces écoles soient modernes, connectées et économes en termes d’énergies. C’est une opération conjointe entre la BEI et l’Union Européenne qui permet à la Tunisie de continuer d’investir dans un secteur qui est prioritaire. Il s’agit de la deuxième initiative que nous finançons dans le secteur de l’éducation avec l’UE.
Comment la BEI évalue-t-elle l’impact de ses investissements en Tunisie ?
Nous utilisons plusieurs critères pour évaluer l’impact de nos investissements, tels que la création d’emplois, l’amélioration des infrastructures publiques, et l’augmentation de l’accès aux services essentiels. Nous effectuons également des suivis réguliers pour nous assurer que les projets sont réalisés conformément aux objectifs fixés.
Quelle est votre vision pour l’avenir de la BEI en Tunisie ?
Nous envisageons de continuer à renforcer notre engagement en Tunisie en augmentant nos investissements et en diversifiant nos projets. Notre objectif est de contribuer à une croissance économique durable qui profite à tous les segments de la population tunisienne.
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