Le volume des fonds détournés sous le règne de l’ancien président déchu, Zine El-Abidine Ben Ali, de 1987 à 2010, a laissé des cicatrices profondes sur l’économie tunisienne.
Un récent rapport du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) révèle des chiffres alarmants : près de 39 milliards de dollars ont été détournés, ce qui équivaut à une part de 88,1 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2010.
Pour chaque citoyen tunisien, cela représente une perte estimée à 3695,7 dollars.
Les données du rapport, tirées d’études universitaires internationales, révèlent que sous le règne de Ben Ali, l’économie tunisienne a subi une perte annuelle moyenne d’environ 1,5 milliard de dollars.
Cela contraste fortement avec la période du président Habib Bourguiba, de 1970 à 1987, où la perte annuelle moyenne s’élevait à seulement 278 millions de dollars.
Le document met en lumière le fait que ces détournements de fonds ont eu lieu à la fois de manière légale et illégale.
Outre les transferts financiers variés, il y a eu une augmentation significative des détournements de fonds illégaux.
Le rapport souligne également la diversification des canaux légaux de transfert d’argent, attribuables à l’augmentation du nombre d’entreprises non-résidents.
En 2018, ce nombre atteignait 29 061, contre seulement 6 101 en 2002. Il est à noter que ces entreprises non résidentes bénéficient de nombreux avantages fiscaux et financiers.