2020

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Nabil ALLANI

A la veille de l’an 2000 tout le monde prédisait un bug mondial. Je pense qu’il a était décalé de deux décennies ce qui le fait coïncider avec l’an 2020. C’est une année charnière pour la Tunisie. Sur le plan parlementaire nous entrons dans  l’erre des micro-états pour un pouvoir législatif idéologiquement éclaté et des coalitions fragiles militarisées. Sur le plan exécutif la Tunisie s’essaye désormais aux écoles belges et italiennes en matière de vide gouvernemental. Sauf qu’en Belgique et en Italie les institutions sont très fortes.

Sur le plan économique les choses apparaissent sous un mauvais jour. Le gouvernement qui laisse derrière lui beaucoup d’inachevé a élaboré dans l’urgence une Loi des finances basée sur l’austérité et un baril de pétrole estimé à 75 dollars. Le budget 2020 servira à payer les frais de fonctionnement de l’Etat et le service de la dette extérieure. Cela donne  un sursis supplémentaire et négatif au développement régional désormais foyer en ébullition de vives tensions sociales. 

Tout cela est du gout de l’UGTT sortie gagnante du bras de fret violent et rapide qui là opposé aux faucons islamistes nouveaux locataires nerveux du parlement. L’UGTT s’apprête à mobiliser la rue face à un gouvernement qui n’existe e toujours pas. Sur le plan énergétique les choses ne sont pas plus brillantes. Malgré la bonne volonté des uns et des autres la Tunisie peine à accélérer sa transition énergétique alors que le gisement Nawara n’est toujours pas entré en production. Sur le front de l’emploi les jeux sont faits rien ne va plus. Faiblement bonifié le privé ne recrute pas en masse et n’investit pas non plus ( lire dans ce numéro les entretiens réalisés avec les dirigeants de EY Tunisie). 

Sur la rive droite, nos universités dont la notation et en baisse sont malmenées dans les divers classements internationaux. Mais le Ministère de l’Enseignement Supérieur poursuit sagement sa mission première : produire des diplômés dont l’économie ne veut pas ! le social pâtit de tout cela avec à la une l’effondrement du pouvoir d’achat et l’envolée des prix à la consommation. Alors quel 2020 pour la Tunisie ? Bien difficile à prédire dans un contexte méditerranéen sous haute tension et une crise politique interne qui irrite les bailleurs de fonds.   

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