2019 – 2024 l’âge d’or de l’immobilisme

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2006
Nabil ALLANI

Les présidentielles de 2019 offrent un avant gout assez prononcé de ce que seront les législatives. Un pays difficile à gouverner. La difficulté est née du fractionnement des centristes dits modernistes et laïcs ; des islamistes entraînés dans des querelles de chapelles et de la gauche qui dans son agonie se débat atrocement. Seuls la société civile et les organisations nationales semblent garder le cap. L’ennui face à ce constat est que le calendrier électoral coïncide avec la rentrée scolaire, judiciaire, et syndicale. Difficile de faire mieux que la Tunisie en la matière. Une fois les législatives consommées et le Président élu, il n’est pas surprenant de se retrouver avec un parlement  digne d’un asile psychiatrique.  La Tunisie devient alors ingouvernable.

Ni populiste, ni laïque, ni islamiste

Ni populiste, ni laïque, ni islamiste le Bardo devient un lieu favorable à des alliances hybrides ou contre nature et un terrain marécageux où les projets de lois se meurent d’ennui. La chute du gouvernement fait alors son entrée dans nos mœurs politiques rejoignant ainsi les traditions turbulentes de pays comme l’Italie le Koweït, la Hongrie ou la Jordanie. Tout cela est envisageable de même que des élections anticipées. Sauf que la Tunisie n’en n’as pas les moyens. C’est un pays qui s’appauvrit rapidement et à vue d’œil avec aux premières loges des régions intérieures qui se déshumanisent, une économie obsolète et endettée et un système social paralysé. 

La Tunisie de 2019 est le pays de tous les dangersCe scénario est propice à toutes les formes de radicalisation pouvant entrainer le pays vers un trou noir. Comment reformer ce qui ne l’est plus et comment rajeunir ce qui est vieillissant. La Tunisie de 2019 est le pays de tous les dangers et paradoxalement celui de tous les espoirs. Il porte en lui des atouts étonnement puissants. Car le plus petit pays du Maghreb a survécu à tous les drames, l’incendie de Carthage, l’emprise de Byzance, l’invasion des vandales, la geste violente des hilaliens, les ambitions conquérantes des normands, des espagnoles et des ottomans, et la colonisation perverse et impériale  de la France. Ensuite il a prospéré à l’abri des soubresauts géopolitiques internes et externes  et enfanté dans la douleur une révolution atypique.  Parviendra-t-il encore une fois à s’en sortir ?

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