Mehdi Mahjoub, Directeur Général de City Cars

0
4111
Mehdi Mahjoub « Le secteur des composants automobiles et les industries qui lui sont liés représentent  plus 40 % de nos exportations »
Entretien avec Mehdi Mahjoub porte- parole de la Chambre Nationale Syndicale des Concessionnaires automobile.

Quel Bilan pouvez-vous présenter de l’action du Bureau de la Chambre Nationale depuis son élection en 2011 ?

Il serait  idéal dans ce cadre précis d’expliquer aux lecteurs de votre  magazine les rôles de la Chambre, les missions et les attributions de son bureaux exécutif et puis de présenter le bilan réalisé depuis son élection en 2011. Une des premières réalisations concrètes que nous avons remporté c’est la libéralisation en 2012 du secteur des camions. C’est une date où le secteur est devenu véritablement libre. Le second front sur lequel nous avons réalisé un véritable précédent c’est celui des véhicules particuliers. La chambre des concessionnaires a réussi dans ce contexte une rupture voire la chute d’un véritable tabou en l’occurrence la longue hégémonie des véhicules qui proviennent de l’Europe et l’introduction sur le marché tunisien de véhicules qui ne sont fabriqués en Europe. C’est le cas de Toyota, de Hyundai ou de Mazda et Nissan pour ne citer que ces quatre marques et  qui n’avaient pas droit de cité sur nos routes ! C’est, pour le consommateur final, une vraie révolution. Ceci dit cette avancée ne signifie en aucun cas la fin du monopole de l’Europe mais simplement l’application à la lettre d’une loi en vigueur en Tunisie qui n’interdit nullement l’importation de véhicules particuliers d’origine asiatique. Par conséquent une des missions principales de le chambre et de mener un travail de sensibilisation auprès des autorités de tutelles dans le sens d’une application judicieuse des lois qui organisent et régentent le secteur.

La Chambre a également a également réussi à modifier les règles qui administrent la distribution des volumes ?

C’est effectivement un tournant décisif opéré au cours du mandat de notre bureau. La distribution des véhicules ne relevant plus des départements concernés au sein du ministère du commerce mais des politiques de consensus qui animent les différents membres de la chambre et donc de la concession. De fait et depuis quelques années c’est la chambre et les opérateurs économiques qui décident de la répartition des volumes en concertation avec l’administration.

Et où en sommes-nous au niveau de la politique des quotas à l’importation ?

L’année dernière le bureau de la chambre a réussi par le biais de négociations avec me ministère du commerce à valoriser le quota de volumes importés de 45 000 à 55 000 véhicules. De telles avancées font de nous un véritable vis-à-vis crédible aux yeux du ministère des médias et de tous les autres différents intervenants avec pour finalité de dynamiser la filière et les différents secteurs économiques qui lui sont liés. Notre bureau a donc réussi au cours de son mandat à fédérer la profession et à nouer un dialogue durable, structuré et cohérent avec son environnement et avec les autorités de tutelle.

Mais il existe des dossiers qui traînent s’enlisent dans les pièges de la bureaucratie ?

Nous sommes lourdement et injustement  pénalisés par la discontinuité politique, le maroquin du ministère du commerce a connu en quelque années six ministères  différents de quoi rendre difficile le suivi des décisions et l’accomplissement et l’aboutissement des réformes, nous sommes acculés lors de chaque changement de cabinet et d’administration à expliquer à nouveau nos besoins, nos demandes et nos attentes ! Cette instabilité politique nous fait souvent ramener à la case de départ et ralentit par conséquent la feuille de route devant hisser le secteur aux standards internationaux. Mais 2015 est une année placée sous le signe de la progression et l’avancement concret sur plusieurs projets. Mais le seul grand dossier non abouti est celui de l’ouverture du marché.

De nombreux protagonistes appréhendent l’ouverture du marché ?

Je n’aurais de cesse de répéter que l’ouverture du marché ne doit en aucun cas être une source de crainte. Permettez-moi de vous rappeler que l’importation des véhicules représente 1 ,5 % des importations totales de la Tunisie, c’est un taux négligeable, quand bien même ce secteur ce secteur joue un rôle clé pour notre économie te notre secteur. Mais permettez-moi par ailleurs de rappeler que le secteur des composants automobiles et les industries qui lui sont liés représentent 40 % de nos exportations. Par conséquent l’automobile ne pèse pas grand-chose dans nos réserves ou nos dépenses en devises. En revanche une ouverture du marché de l’automobile va générer une réelle concurrence. La répartition actuelle et qui est née d’un consensus n’on n’est pas mois inéquitable faute d’une application locale dans le sens d’une ouverture du marché. L’ouverture aura des conséquences ou plutôt des effets positifs en termes de création d’emplois, de pression sur les prix et l’amélioration de la qualité de service et d’investissement. Mais elle aura surtout des conséquences macro-économiques fondamentales à savoir des recettes supplémentaires pour l’Etat et un recul significatif du marché parallèle qui représente aujourd’hui une menace pour notre économie puisqu’il pèse 60% en montant d’importation du marché automobile !

Qui décide des volumes d’importation et sur quelles bases ?

Le ministre quant aux critères relatifs aux volumes ils ne sont pas en phase avec les besoins du marché tunisien et dont les besoins annuels sont estimés dans une fourchette qui varie de 75 000 à 80 000 véhicules. Ces chiffres sont issus des statistiques de l’immatriculation et comprenez donc un cumul importé via le circuit officiel et les véhicules qui transitent par le marché parallèle. En entre 2010 et 2014 l’Etat a exercé une pression sur le marché automobile officiel en révisant à la baisse les volumes importés conséquence de cette politique une flambée du marché parallèle. Les retombées négatives sont multiples à commencer par un manque à gagner fiscal pour l’Etat. Le rééquilibrage obtenu par la chambre en 2015 a permis de relancer le marché officiel. Je souhaiterai aussi évoquer un autre front sur lequel la chambre s’est battu à savoir l’ouverture du marché tunisien pour les nouvelles marques à l’instar de Honda, Lada, MG, Foton, Shering Mahindra, Tata…Et depuis 2015 des agréments ont été délivrés. C’est une parfaite illustration du rôle de la chambre qui de fédérer le secteur, institutionnaliser ses rapports avec l’administration et jouer un rôle d’observateur pour les opérateurs économiques.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here